Il est des projets que nous appelons les serpents de mer parce qu’ils reviennent souvent sur le devant de la scène, agitent les consciences et réveillent des démons pour finalement finir dans un tiroir ou sous un meuble d’une administration pour le caler. Le projet de « Port package » européen est à ranger dans cette catégorie. Pour la troisième fois, la proposition de règlement sur les services portuaires pourrait finir au-dessous de la pile. Le Parlement européen doit se prononcer le 18 mars sur ce projet.
Aucun accord politique n’a été trouvé et le temps manque. Sans avis, ce projet va retourner à la Commission. Avec les élections au Parlement européen dans les prochaines semaines et l’arrivée probable d’une nouvelle commission, ce projet ne sera pas parmi les priorités. Pour certaines professions portuaires, ce sera le « ouf » de soulagement. Nous savons toujours ce que nous perdons, jamais ce que nous gagnerons. Ce projet a le mérite de poser des principes dont celui de la transparence. Parmi les opposants à ce projet, plusieurs organisations professionnelles comme les pilotes européens, les lamaneurs, certains ports et des gouvernements sceptiques comme celui de Paris. Ce que la Grèce a tenté de faire, l’Italie, opposante, pourra le défaire dès le 1er juillet. Et pour une fois, le gouvernement aura quelque chose à dire dans une enceinte maritime en commençant par « je vous ai compris », ce qui devrait changer de ces derniers mois.