Le conseil « a donné mandat au président du directoire pour engager une nouvelle étape décisive des négociations pour l’achat de sa nouvelle flotte sur la base d’une lettre d’intention de commande validée en séance », a précisé le porte-parole de la SNCM après le conseil qui s’est déroulé à Paris, le 7 mars. « Le 18 mars prochain, un nouveau conseil de surveillance se réunira pour donner pouvoir au président du directoire pour signer cette lettre d’intention de commande qui portera alors la dernière offre ferme du chantier choisi », a expliqué le porte-parole. Restent en concurrence, à ce stade, STX et Fincantieri.
Tout va donc mieux à un détail près. Signer une lettre d’intention c’est bien, mais pour la transformer en commande ferme il faut lever des clauses suspensives avant une certaine date et verser le premier acompte. En clair avoir trouvé, en particulier, le financement. Or, selon le communiqué (à diffusion restreinte) du ministre de tutelle de fin février, les propositions de financement que doivent imaginer la BPI et la Caisse des dépôts (CDC) sont à présenter le 15 avril au plus tard pour une commande avant le 30 juin (voir JMM du 28/2, p. 4).
Après le vote contre ces commandes de la part de Transdev (66 % du capital) et l’abstention de l’État (25 %) lors du conseil de surveillance du 25 février, le dossier se présente un peu mieux pour la SNCM, mais cela ne semble pas totalement gagné.
Syndicat rassuré
« C’est une décision positive », a réagi après le conseil l’un des représentants des actionnaires salariés, délégué CFE-CGC des officiers, Pierre Maupoint de Vandeul. « On craignait que ce soit un report pour après les municipales, mais avec un nouveau conseil le 18 mars, nous sommes à peu près rassurés », a-t-il poursuivi. « Nous avons également évoqué l’actionnariat, qui doit être clarifié avant les municipales. Il y a urgence à traiter cette question », a souligné l’élu des salariés, alors que l’actionnaire principal, Transdev, souhaite se retirer du capital de la compagnie. Il a également réclamé « une clarification de la position de la CDC et de Jean-Pierre Jouyet [son directeur général], en premier lieu sur les déclarations d’Antoine Frérot et en deuxième lieu sur l’actionnariat ».
Le p.-d.g. de Veolia Environnement (coactionnaire de Transdev avec la CDC), Antoine Frérot, a demandé par deux fois début mars la mise sous protection du tribunal de commerce de Marseille de la SNCM. Cela avait provoqué une réaction contrastée de la part du président du conseil de surveillance de la SNCM et du président du directoire.
La situation de la SNCM est atypique à plus d’un titre. En effet, dans le monde réel, il est rare que la direction d’une filiale puisse s’opposer durablement à un actionnaire majoritaire. Cela se termine généralement par l’arrivée d’une nouvelle direction.