C’est en 2012 que Stéphane Lhérondel rachète la société de chaudronnerie et de tuyauterie Cemat. Un des objectifs affichés du nouveau dirigeant est alors de développer une activité de réparation navale parallèlement au volet industriel qui reste le cœur de métier de la société. Philippe Vasse est nommé directeur de l’entreprise. Cet ancien des ACH, qui a également travaillé un temps aux ateliers Arno de Rouen, est un homme d’expérience. L’équipe est également composée de Jean-Yves Panchout, chargé d’affaires pour l’activité réparation navale, qui lui aussi a une solide expérience ayant travaillé par le passé à la SIMP. Sur un effectif total de quarante salariés, une dizaine de personnes sont plus particulièrement dédiées à la réparation navale. « C’est une activité qui n’est pas à plein temps. Elle dépend forcément des escales de navires qui ont rencontré des avaries. Nos interventions sont liées à des travaux d’escale et de maintenance courte », explique Jean-Yves Panchout. Philippe Vasse le confirme, le mois de décembre a été particulièrement favorable pour la Cemat avec des interventions sur le pont avant de l’Harmonia-Antofagasta, mais aussi sur le Cosco-Nagoya qui avait perdu des conteneurs en mer au cours d’une tempête. « Sur le Cosco-Nagoya, il s’agissait pour nous de remettre en état des panneaux de cales », explique Jean-Yves Panchout. La Cemat a ainsi la capacité d’intervenir sur tous type de navires de charges: roulier, vraquier, porte-conteneurs. Les interventions se font généralement à flot dans des temps assez courts.
« La difficulté au Havre, c’est qu’il y a peu d’infrastructures adéquates pour accueillir des navires présentant des avaries. La forme 7, la plus grande, n’est plus exploitable. Il ne reste que les trois formes de radoub de l’Eure. Le dock flottant, lui, a été vendu il y a plusieurs années », précise Philippe Vasse.
Du peronnel qui a l’esprit naval
Aujourd’hui, la Cemat a pour clients réguliers les remorqueurs de la compagnie Boluda avec laquelle elle vient de consolider un partenariat. « Pour Boluda, nous faisons de la réparation d’avarie mais pas de mécanique moteur qui demande un savoir-faire particulier. Nous travaillons également pour l’armateur Brittany Ferries. Nous sommes par exemple intervenus sur son navire rapide Normandie-Express. Nous y avons apporté des modifications pour faciliter son accostage dans le port du Havre. Cela a représenté un mois de travail. Le positionnement d’un second ferry au Havre par Brittany Ferries est forcément une bonne nouvelle pour nous. Nous avons la chance d’avoir du personnel qui a l’esprit naval, c’est-à-dire qu’il peut intervenir à tout moment y compris le week-end. Il nous arrive aussi de nous déplacer sur Caen-Ouistreham ou encore sur Cherbourg. Même si les gros arrêts techniques se font généralement à l’étranger, notamment en Pologne, le port du Havre a une carte à jouer dans le domaine de la réparation navale. Nous y croyons. D’ailleurs, nous avons pris des apprentis en alternance pour les former à ce type de travail », conclut Philippe Vasse.