« Le gouvernement laisse faire et cautionne la destruction de l’emploi de marins français très qualifiés et aptes à naviguer sur des pétroliers ou des chimiquiers tel que demandé par la norme », dénonce un communiqué de la Fédération des officiers de la marine marchande (Fomm CGT) et la Fédération nationale des syndicats maritimes (FNSM CGT) diffusé le 25 février. Les deux fédérations alertent sur la situation chez Total: « Après avoir exclu le navire Tamarin pour l’approvisionnement de l’île de La Réunion sous pavillon français par des affrètements aux spots sous des pavillons aussi divers que variés, Total affrète des navires sous pavillon Gibraltar pour approvisionner les ports français en effectuant du cabotage dans les eaux françaises. » La Fomm CGT et la FNSM CGT rappellent la fermeture de BW Maritime France effective fin décembre 2012 et active dans le transport de brut et de gaz de pétrole liquéfié (GPL). La fermeture de cette filiale du groupe BW a signifié la disparition d’une cinquantaine de marins, très qualifiés, et une dizaine de personnels sédentaires. Elles continuent avec la fermeture confirmée de Mærsk Tankers France programmée pour la fin décembre 2014. La fin d’activité de cette filiale française du groupe A.P. Møller Mærsk va entraîner la disparition de 78 emplois de navigants et 19 de sédentaires; sachant que suite à un plan de départ volontaire, 17 navigants ont déjà quitté Mærsk Tankers France entre la mi-2013 et le début 2014. Pour les deux fédérations, ces situations conduisent « à la destruction de l’emploi des marins français remplacés par d’autres à des conditions sociales du pays d’origine et, à ce jour, cautionné par le gouvernement français au moment même où se discute le décret d’application du pays d’accueil au Conseil supérieur de la marine marchande ».
Deux ans d’attente et toujours rien
Les deux fédérations estiment que le risque de disparition des emplois des marins français, plus particulièrement à bord des navires dédiés au transport de brut et de produits pétroliers, est lié au retard pris par le gouvernement dans la révision de la loi du 31 décembre 1992 portant obligation de pavillon. « Depuis presque deux ans, nous attendons que la loi 1992 sur les approvisionnements pétroliers soit modifiée. Malgré les promesses du gouvernement, il n’y a pas eu de changement, en dépit de l’accord des différentes parties sur le sujet ».