La situation entre le gouvernement grec et l’association des armateurs se tend. Athènes veut mettre en place un système de triple imposition pour les armateurs grecs. Une mesure qui serait temporaire, selon le ministre grec de la Marine marchande. La fronde est intervenue au mois de décembre, lorsque le gouvernement a demandé au Parlement d’adopter un nouveau système de taxation des navires contrôlés par les armateurs grecs mais inscrits sous d’autres pavillons. Une nouvelle mesure qui vient compléter celle adoptée en juillet lorsque les armateurs ont eu la possibilité de souscrire à des impôts « volontaires ». Pour le président de l’Union des armateurs grecs, Theodore Veniamis, ce sont 3 000 navires qui ont participé volontairement à cette imposition. En imposant de nouvelles charges, le gouvernement se met à dos sa filière marine marchande. Pour les armateurs, ce système est « inconstitutionnel », a déclaré Therodore Veniamis lors de récentes conférences de presse. Depuis les années 1940, l’exemption d’impôts aux armateurs n’a jamais été remise en cause. Face aux difficultés financières du pays, les armateurs ont accepté de participer à l’effort mais jugent que ce projet dépasse les limites. Si le président de l’Union des armateurs grecs reste persuadé que le gouvernement veut éviter de voir la marine marchande grecque partir du pays, il réclame un climat de confiance. Haralambos Fafalios, président des armateurs grecs à Londres, prévient qu’une crainte des armateurs grecs pourrait les pousser à s’exiler sous d’autres pavillons.
La marine marchande grecque participe à hauteur de 7 % du PIB national et emploie 20 000 personnes, voire 500 000 avec les emplois indirects. Son départ remettrait en cause toutes les mesures demandées par la Troïka. La flotte grecque représente 46 % de la flotte européenne.