Le Hollande Volant

Le dossier de la SNCM est digne d’un mélodrame dont les scénaristes pourraient s’inspirer. Encore une fois, Marseille fait les frais de cette situation. Depuis que les représentants du gouvernement se sont abstenus lors du dernier conseil de surveillance de la SNCM sur la décision d’engager des négociations exclusives avec les chantiers STX de Saint-Nazaire, c’est tout le plan de sauvetage de l’armement qui est mis à mal. Fini les épisodes enchantés de Plus belle la vie, Marseille pourrait être le décor d’une nouvelle version de Raining Stones, film de Ken Loach sur les effets du chômage de longue durée. Un prochain conseil de surveillance doit se tenir le 7 mars. Une date butoir pour les syndicats. Sans une décision sur la rénovation de l’outil naval ce jour de mars, c’est tout le plan de sauvetage de la SNCM qui pourrait dépasser la date de consommation. Pourquoi un tel revirement de position de la part du gouvernement qui répète à l’envi vouloir sauver la SNCM? L’idée d’attendre la prochaine échéance électorale municipale n’est pas à exclure. Pour le gouvernement, le délai supplémentaire doit valider les conditions financières de la construction de ces navires. À tirer des bords de toute part comme elle le fait sur le dossier de la SNCM, la politique maritime apparaît comme le navire du Hollandais Volant (Flying Dutchman), un mythe qui annonce un funeste présage. Toute la question est de savoir si le navire de la politique maritime française manque d’un capitaine. ou d’un gouvernail.