Toujours dans le creux de la vague, le trafic transmanche pèse de tout son poids sur la rentabilité des quatre armateurs exploitant le secteur roulier entre Rotterdam et la Grande-Bretagne. Insuffisante pour remettre à flots une branche sinistrée depuis plusieurs années, l’augmentation de 3,3 % des volumes ro-ro l’année dernière, à 18,5 Mt (17,9 Mt en 2012), s’avère une maigre consolation. « La faible croissance du secteur roulier dégagée en 2013 ne compense pas les pertes d’exploitation résultant de la situation de surcapacité et du faible remplissage des ferries », s’inquiète un représentant de la société d’exploitation du port néerlandais.
Sans surprise, Eurotunnel continue de grignoter des parts de marchés sur le trafic maritime assuré par les liaisons de P&O North Sea Ferries (Hull), Cobelfret Ferries (Killingholm, Purfeet, Dublin), DFDS (Immingham, Felixstowe) et Stean Line (Harwich, Immingham, Killingholm). Pour s’en convaincre, Eurotunnel a mis en service 10 % de trains en plus l’année dernière pour transporter du fret sous la Manche (326 000 camions au total). Sans compter la concurrence des porte-conteneurs. Résultat de cette superposition d’acteurs, les marges des armateurs sont au plus bas.
Pour autant, aucun retournement de situation à l’horizon dans les mois à venir. Les perspectives de cette branche du transport maritime sont loin d’être trempées d’optimisme vu l’état de l’économie britannique.
Dans ces conditions, la rationalisation de leurs activités va se poursuivre pour réduire les coûts. Après la suppression de liaisons en 2012, le recours à des navires de moindre taille figure parmi les réductions de voilure attendues.