L’année 2013 aura été pour Eurotunnel celle des records. Avec une progression de 12 % de son chiffre d’affaires, le groupe Eurotunnel finit l’année en franchissant la barre du milliard d’euros à 1,09 Md€. Tous les indicateurs du bilan annuel du groupe sont au vert avec un seul bémol pour les navettes camions. En effet, globalement, les navettes d’Eurotunnel ont réalisé une hausse de leur chiffre d’affaires de 2 % à 477 M€. Une progression qui tient principalement à la bonne tenue des trafics voitures dont le nombre augmente de 2 % à 2,48 millions d’unités. Du côté des camions, le bilan est plus mitigé avec une diminution de 7 % de son volume à 1,36 million de camions. Pour Eurotunnel, ce trafic est un retour à des niveaux antérieurs. En 2012, l’effet jeux Olympiques à Londres a pesé sur la progression qui revient à des niveaux moins élevés. « Eurotunnel a fait preuve de résistance, souligne le groupe, comme en témoigne sa part de marché de 36,8 % qui reste supérieure à la part de marché enregistrée en moyenne avant 2012. » Dans ce contexte, Eurotunnel a malgré tout perdu puisqu’il estime que le marché a augmenté de 4,7 % en 2013. Du côté des passagers, dans un marché global en croissance de 2,8 %, Eurotunnel a maintenu sa part avec une hausse de 2 % à 2,48 millions de voitures.
Les pieds dans l’eau d’Eurotunnel
Sur le fret ferroviaire transmanche, Eurotunnel affiche une croissance à deux chiffres. Le groupe a enregistré une hausse de 11 % à 1,36 Mt. Pour la société du lien fixe, cette performance tient à la mise en place des services générés par Etica (Eurotunnel Incentive for Capacity Additions), un système d’aide au démarrage. La dynamique du fret ferroviaire a, en outre, été portée par les trafics d’acier et les services intermodaux. Sur les quatre dernières années, Eurotunnel affiche une croissance du fret ferroviaire de 21 %.
Opérateur du lien fixe, opérateur de fret ferroviaire, Eurotunnel a depuis 2012 mis les pieds dans l’eau en reprenant les navires de SeaFrance. Ils sont affrétés auprès de la Scop SeaFrance qui assure leur commercialisation. En août 2012, ce sont deux navires qui ont assuré les premières liaisons aux couleurs du nouvel armateur, rejoints en octobre de la même année par le Nord-Pas-de-Calais, un pur fréteur. Sur le dernier quadrimestre de 2012, MyFerryLink a transporté 11 417 unités de fret. Sur l’année pleine 2013, le volume s’élève à 326 274, soit 28 fois plus en douze mois qu’en quatre. Le chiffre d’affaires de l’armateur a été multiplié par dix pour atteindre 74 M€.
L’avenir de MyFerryLink reste encore suspendu à la décision de la Commission de la concurrence britannique. Après avoir reçu l’accord des autorités de la Concurrence française, la Commission britannique doit se prononcer à la fin du mois d’avril. Le 4 décembre, le tribunal d’appel britannique en matière de concurrence a décidé qu’un des éléments de la décision de la Commission de la concurrence britannique nécessite un examen plus approfondi. L’affaire a été renvoyée à la Commission de la concurrence pour réexamen d’une question: Eurotunnel a-t-il acquis des « actifs » ou une « entreprise », au sens strict de la loi sur les entreprises? L’affaire remonte au 29 octobre 2012, quand le Bureau de la libre concurrence britannique (Office of Fair Trading) a remis à la Commission de la concurrence son enquête sur l’achat par Eurotunnel de certains actifs de SeaFrance. Le 6 juin, la Commission de la concurrence a rendu une décision imposant à Eurotunnel de cesser ses activités maritimes dans le port de Douvres et de céder ses navires. Eurotunnel et la Scop ont fait appel auprès du tribunal d’appel britannique de la Concurrence.