La nouvelle donne de la concurrence

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L’activité a totalisé l’année dernière 266 400 passagers. L’arrivée de Brittany Ferries au Havre en 2013 a marqué une évolution importante pour le terminal de Grande-Bretagne qui, pour la première fois, a accueilli simultanément deux opérateurs. Deux ferries exploités par deux compagnies différentes dans le port du Havre, l’image n’est donc plus insolite depuis l’arrivée de la compagnie bretonne et son navire rapide en mai 2013. Un concurrent direct pour l’armateur DFDS qui a repris la ligne Le Havre-Portsmouth, précédemment exploitée par LD Lines.

Et cette nouvelle ligne, présente uniquement en saison, de mai à septembre, a tenu toutes ses promesses. Pour sa première année de présence au Havre, Brittany a enregistré un trafic de 50 000 passagers transportés pour un objectif initial de 40 000. Pour exploiter la ligne, la compagnie a mis en place son navire rapide Normandie-Express qui relie Le Havre à Portsmouth en 3 h 45. Autre nouveauté, la compagnie va ouvrir à la fin du mois de mars une nouvelle liaison entre Le Havre et Portsmouth. Pour ce faire, elle va affréter le Norman-Voyager, actuellement exploité par le concurrent DFDS. « Il y a six mois, nous avons décidé de répondre favorablement à une demande d’affrètement de notre navire Le-Cotentin qui effectuait des rotations entre la Grande-Bretagne et l’Espagne. Du coup, nous nous sommes mis à la recherche d’une autre unité. Trouver un navire adéquat sur la Manche et le golfe de Gascogne n’est pas une chose facile pour les armateurs. En plus, notre compagnie a pour tradition d’exploiter des ferries battant pavillon français avec des navigants français. Il se trouve que le Norman-Voyager répondait à toutes nos exigences du point de vue du fret et du transport de passagers », explique Jean Marc Roué, le p.-d.g. de Brittany Ferries. En semaine, le Norman-Voyager, qui peut transporter 650 passagers et 100 pièces de fret, effectuera sa rotation entre Le Havre et Portsmouth. Le week-end, il sera déployé entre Portsmouth et Santander (Espagne) pour consolider son activité fret. Brittany Ferries devrait créer une centaine d’emplois, sédentaires et navigants, grâce à cette nouvelle rotation.

La cohabitation se passe plutôt bien

Si la concurrence est une nouvelle donne au Havre pour le transmanche, on aurait pu s’attendre à une lutte à couteaux tirés, à des dégâts collatéraux. Force est de constater, de l’avis même de Jean-Claude Charlo, le directeur général de DFDS Seaways France, que la cohabitation se passe plutôt bien, permettant même à chacun de tirer son épingle du jeu. DFDS, qui publiera ses résultats de trafic à la fin du mois de février, donne la tendance. « Globalement, les lignes de la Manche Ouest enregistrent une diminution de leurs trafics. Au Havre, avec l’arrivée d’un concurrent, le fait qu’il n’y ait qu’une seule rampe de chargement et de déchargement est pour nous un point négatif. Cela nous a posé problème l’été dernier et a entraîné un surcoût d’exploitation. Par contre, nous avons pu bénéficier du marketing déployé par notre concurrent. Un coup de projecteur a été mis sur la ligne Le Havre-Portsmouth, ce qui nous a permis de mieux résister. En termes de volumétrie, nous sommes stables sur un marché plutôt en décroissance », analyse Jean-Claude Charlo.

Le directeur général de DFDS Seaways France ne le cache pas: la compagnie, qui est aujourd’hui le premier opérateur des ferries en Europe du Nord, mène à l’heure actuelle une réflexion sur la ligne havraise. « Le Norman-Voyager, que nous avons exploité entre Le Havre et Portsmouth, n’est pas le navire le mieux adapté. Nous réfléchissons pour adapter le tonnage à la ligne. Pour la taille du navire, toutes les options sont ouvertes. Un navire adapté est toujours quelque chose de difficile à trouver. Par contre, avoir deux navires sur la ligne est quelque chose qui ne fait pas partie des options retenues », confie le responsable. Jean-Claude Charlo rappelle au passage que les liaisons transmanche dans leur globalité souffrent d’une surcapacité chronique. « L’offre est supérieure à la demande. » La clientèle qui emprunte la ligne du Havre est à grosse majorité britannique, aux alentours de 85 %.

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