Venant du Danemark (de Rotterdam selon Marine Traffic), le navire de 347 m se trouve alors à la sortie du dispositif de séparation de trafic d’Ouessant. Mer de force 7. Vent établi de 80 nœuds, rafales à 92 nœuds. Quelque temps plus tard, le navire prévient qu’il a perdu une vingtaine de boîtes supplémentaires. Il continue son voyage sans s’arrêter, confirme la Prémar.
Le 19 février, Mærsk finit par publier un communiqué indiquant que le navire est à Malaga depuis le 17 février. Son équipage est sain et sauf. Il a perdu en cours de route « environ 520 conteneurs ». « Environ 85 % » de ces boîtes sont vides. Aucune ne contenait des produits dangereux. Pas d’autres informations notamment sur le type de boîtes parties à l’eau. Un 40’ frigo vide à l’eau flottera un certain temps grâce à son isolation thermique. Un dry dont les portes se sont disloquées lors de l’impact, lui, coulera vite.
Analyser et renforcer les procédures
Toujours selon Mærsk, le vent soufflait à 60 nœuds dans le golfe de Gascogne avec des creux de 10 m. La compagnie danoise ajoute qu’elle va analyser ses procédures afin de vérifier s’il n’y a pas lieu de les renforcer pour éviter le renouvellement de pareils accidents. D’autant que ce n’est pas la première fois. Dans la nuit du 3 au 4 janvier, remontant vers Felixstowe, le Mærsk-Stepnica, 335 m, a informé le Cross qu’il venait de perdre 33 conteneurs dans le 220 de la pointe de Penmarc’h à environ 120 milles. Mærsk, comme CMA CGM, a également cofinancé le programme européen Lashing@Sea sur les mouvements de plates-formes.
Le 19 février à midi, la préfecture maritime avait repéré et/ou récupéré six conteneurs. Les frais de recherche et de récupération sont à la charge de Mærsk, répond la préfecture maritime. Pour fixer les idées, le bâtiment de soutien, d’assistance et de dépollution Alcyon coûte 6 000 € par jour et l’Argonaute, 14 700 € par jour. S’y ajoute le coût des heures de vol des avions ou hélicoptères.
Cet accident est suffisamment important pour que le BEAmer danois s’en occupe et explique notamment, pourquoi le navire a poursuivi sa route jusqu’à Malaga.