Cinq marins ont saisi l’opportunité de l’escale forcée à Lorient du Just-Mariiam, pavillon moldave, pour demander à être débarqués, payés et rapatriés avant la relève d’équipage. Les retards de salaires? Un mois pour quatre d’entre eux, deux mois pour un autre. Ils se sont plaints du manque d’eau douce et de douche. La fiabilité des portes étanches dans un navire qu’ils disent « prendre l’eau de toute part » est aussi mise en cause, ainsi que le respect des normes de sécurité et la confiance en leur capitaine. Inspecteur ITF, Geoffroy Lamade est intervenu entre les marins et l’armateur libanais, qui dit se nommer Georges Deni, et dont la société, Faros Shipping, siégerait à Beyrouth.
« Armement, c’est un bien grand mot. C’est en fait juste le propriétaire du navire. Il est à bord, espère réparer et repartir. Il a d’abord promis de payer les billets retour des cinq marins roumains, puis s’est rétracté, invoquant le safe manning, mais ça n’a pas de sens puisque le navire ne part pas. » Pour l’inspecteur ITF, il n’est question que d’appliquer la loi. Pour les autorités de Lorient se profile la crainte de voir le navire finir en ventouse à quai.
Parti de Hafnarfjörður, en Islande, et faisant route vers Tripoli, au Liban, en panne devant Belle-île, le Just-Mariiam, de 71 m, a été remorqué avec 5 degrés de gîte jusqu’à Lorient le 12 février. En panne, le navire dérivait alors à deux milles des côtes de Belle-île après une avarie du circuit électrique provoquant une panne totale.