L’ECSA et l’ETF ont mis au point une trousse à outils d’informations et de formations qui, par une large diffusion dans les entreprises, pourrait réduire puis éliminer les actes de harcèlement. Lors d’une conférence qui s’est tenue à Bruxelles le 29 janvier pour présenter le projet, des officiels de la Commission et du Parlement européens, des leaders syndicaux et des chefs d’entreprises ont débattu sur le sujet.
« Les compagnies maritimes ont le devoir de faire prendre conscience à leurs équipes que les pratiques de harcèlement ont des conséquences désastreuses, surtout dans des lieux de travail aussi confinés que les navires, a déclaré Patrick Verhoeven, secrétaire général de l’ECSA. Je suis confiant dans le fait que la documentation que nous avons élaborée donnera aux compagnies maritimes l’opportunité de démontrer leur engagement sur ce point. » Une bataille qui est encore « loin d’être gagnée », selon l’ECSA qui précise qu’elle continuera de travailler en commun avec l’ETF dans le contexte du Comité européen de dialogue social sectoriel, mais aussi avec les membres de l’ECSA. « Le harcèlement reste souvent non-signalé, environ un cas sur deux n’est pas dénoncé. Cela demande une attention permanente des partenaires sociaux », précise Philippe Alonso, secrétaire politique et coordinateur de projet pour ETF. Ces actes d’agression peuvent prendre divers aspects et ne sont pas toujours visibles, notamment dans le cas du cyber-harcèlement qui représente une ressource très puissante pour propager des rumeurs. La trousse à outils fournit des informations pour déceler les incidents, lancer une procédure de plainte, répondre à une plainte de harcèlement et lancer un processus formel ou informel de résolution d’incident. Une large partie des membres de la communauté maritime sera encouragée à faire passer le message, en particulier les organisations syndicales, les associations de chefs d’entreprises maritimes mais aussi les instituts d’éducation et formation maritime (MET, maritime education and training).
Cette trousse à outils inclut des directives à destination des entreprises maritimes formulées en 23 langues, une vidéo de formation sous-titrée en 11 langues et un guide visant à « former les formateurs ». Ce projet fait suite à une première initiative européenne menée en 2004 par les partenaires sociaux européens du Comité européen de dialogue social sectoriel.