Compte tenu des difficultés et des coûts pour adapter dans les délais prescrits les navires aux règles qui s’appliqueront le 1er janvier 2015 dans la ZCES européenne, le risque de report du transport de marchandises du short sea vers la route ou le chemin de fer est élevé. L’utilisation du MGO conduit à augmenter de 50 % le coût du poste des carburants. Répercuté auprès des chargeurs, ce surcoût pourrait conduire ces derniers à abandonner le short sea au profit de la route. Or un taux de chargement des navires inférieur à 70 % peut conduire à la fermeture de la ligne. Pour certains armements, la fermeture d’une ou plusieurs ligne peut entraîner une liquidation. Tous les armements maritimes ne pourront pas faire face aux coûts supplémentaires créés par les règles de l’annexe VI de Marpol. La situation des armements français qui opèrent sur le transmanche est particulièrement préoccupante. Contrairement à leurs concurrents, ils ne disposent souvent pas des moyens financiers pour s’adapter aux nouvelles normes. Enfin, l’installation des épurateurs de fumée, la modification des navires pour les équiper d’une propulsion GNL et le renouvellement des navires demandent des investissements et des délais allant au-delà de 2015.
(Source: rapport de la mission GNL)
Les solutions possibles à bord des navires
Il existe plusieurs méthodes pour atteindre les objectifs fixés par l’annexe VI de Marpol et la directive européenne. La première consiste à utiliser du marine gazole (MGO) à la place du fuel lourd. Le MGO nécessite très peu d’investissements pour adapter les navires existants. Son principal inconvénient est son prix, évalué entre 70 % et 80 % plus cher que le fuel lourd. Ce prix plus élevé peut entraîner un surcoût de soute insupportable pour les armements maritimes soumis à la concurrence directe des autres modes de transport. De plus, La teneur en soufre inférieure à 0,1 % du MGO n’est pas toujours garantie. La deuxième solution possible est l’emploi d’épurateurs de fumée (scrubbers) pour réduire les émissions de SOx dans les gaz d’échappement. Les épurateurs de fumée présentent des limites d’emploi, par exemple des surcoûts de consommation de fuel entraînant des émissions de CO2 plus élevées. Ils ne peuvent pas être installés sur tous les navires pour des raisons de volume ou de poids pouvant avoir un impact sur la stabilité. Ils obligent à une vigilance sur la qualité de l’eau et créent des résidus dont l’élimination doit respecter les règles environnementales. Ils sont coûteux, environ 3 M€ l’unité. La troisième option est l’utilisation du gaz naturel liquéfié (GNL) comme combustible par les navires. Le GNL est le seul carburant à répondre aux impératifs environnementaux en matière de soufre à partir du 1er janvier 2015 mais aussi aux autres contraintes prévues au-delà de cette date. Il ne contient pratiquement pas de SOx, permet une réduction de 80 % à 90 % des NOx, de 20 % du CO2 et la suppression des particules. Son inconvénient est de nécessiter des investissements élevés pour les armements maritimes au niveau des navires, et pour les ports en ce qui concerne les infrastructures de soutage et d’approvisionnement en GNL.
(Source: rapport de la mission GNL)