Cette éventualité est la conséquence de l’audit réalisé en octobre des (nombreux) centres de formation philippins par l’Agence européenne de sécurité maritime. L’Agence doute de la capacité de l’administration nationale de mettre complètement en œuvre l’ensemble de la convention STCW 95 sur la formation des navigants, explique le communiqué. Ce dossier dure depuis des années, commente une source spécialisée française. De non-conformités en non-conformités, le contrôle de l’administration nationale sur les centres de formation privés et publics philippins semble toujours aussi défaillant. La Commission européenne s’impatiente donc et le clivage entre les États membres grands consommateurs d’officiers philippins et les autres s’accroît.
Pour limiter les conséquences négatives d’une telle interdiction, InterManager invite donc ses membres à vérifier que leur personnel a bien fait valider l’extension de ses certificats de conformité. En effet, la Commission européenne aurait indiqué qu’en cas d’interdiction, celle-ci ne s’appliquerait pas aux officiers bénéficiant de certificats de conformité en cours de validité. Cela permettrait de gagner un maximum de cinq ans. Un précédant existe avec la Géorgie dont les officiers ont ainsi gagné deux ans de grâce.
D’intenses discussions sont en cours avec les Port State Control pour que les États côtiers acceptent la même solution en ce qui concerne les officiers philippins servant sur des navires immatriculés en dehors de l’UE.
D’autres discussions sont menées avec les États membres de l’UE (« Royaume-Uni, Norvège, Pays-Bas et Belgique ») pour que leurs centres de formation reconnus puissent évaluer les élèves officiers philippins et ainsi leur permettre d’embarquer sur les navires de l’UE.
Faut-il rappeler l’importance des officiers philippins pour le transport maritime international et pour le PIB philippins? En 2012, les statistiques philippines comptaient 73 250 officiers pont et 63 879 mécaniciens. Près d’un officier sur quatre dans le monde est Philippin.