Le syndicat des ouvriers portuaires de la CGT, la FNPD CGT, a appelé à deux jours de grève les 4 et 6 février en solidarité avec leurs homologues portugais, et le 12 février pour protester contre « une remise en cause des emplois des dockers et de leurs acquis sociaux et réglementaires ». Au final, quatre jours de grève qui font bondir les chargeurs français qualifiant le syndicat de « fossoyeur des ports français ». Le terme nous paraît un peu exagéré. Le droit de grève est reconnu par la constitution française et ne peut être remis en cause. Les revendications du syndicat portent sur la politique du gouvernement et la solidarité avec les autres syndicats portuaires européens. La critique de la politique gouvernementale est devenue le jeu national en France. Quant à la solidarité avec les autres ports européens, elle est souvent à sens unique. Peu de syndicats étrangers de dockers ont fait grève en solidarité avec les ouvriers portuaires français en 2008. Est-ce que les jours de grève dans le port d’Anvers en 2013 ou à Hong Kong ont détourné les armateurs et les chargeurs de ces ports? Il n’en est rien. Jeter de l’huile sur le feu quand un conflit s’ouvre n’est pas une attitude responsable ni de dialogue. Chargeurs, manutentionnaires, armateurs et autorités portuaires ont voulu la réforme de 2008. Maintenant qu’ils ont obtenu gain de cause, les chargeurs boudent encore les ports français. La question de savoir dans quel camp se trouve le fossoyeur des ports français n’est pas encore tranchée.
7 jours en mer
Fossoyeurs et liberticides
Article réservé aux abonnés