Le Vessel Sharing Agreement que Mærsk, MSC et CMA CGM souhaitent mettre en œuvre avant l’été 2014 « aura la capacité d’orienter la tarification des transports », estime l’ASC. Il précise que l’Association des chargeurs chinois (CSA) a déjà fait part au ministère chinois des Transports, à celui du Commerce et à la Commission du développement de l’État (State Development & Reform Commission) de ses inquiétudes, et leur demande d’interdire la création du P3 conformément à la loi chinoise sur la concurrence.
Selon le Lloyd’s List du 29 janvier, le ministère du Commerce a demandé leur avis, notamment, à la CSA, aux armateurs chinois (dont la position se devine sans peine), à l’association des ports chinois et à la Bourse maritime de Shanghai. Ils devaient donner leur avis avant le 10 janvier, explique Cai Jiangxiang, vice-président de la CSA. Outre les fusions-acquisitions, la loi chinoise s’intéresse aux positions dominantes et aux risques d’abus. En sortie de Chine vers l’Europe, la part de marché du P3 est estimée à plus de 60 %, souligne Cai Jiangxiang.
Complément d’information
L’autorité de la concurrence a 30 jours après le dépôt d’un dossier pour éventuellement demander un complément d’information. Elle a alors 90 jours pour analyser la totalité du dossier, si le complément d’information est jugé satisfaisant. De sources locales, l’autorité de la concurrence a bien demandé un complément d’information à la mi-décembre qui lui a été remis.
« La croissance durable du secteur maritime est de la plus grande importance pour la Chine », a souligné le représentant de la délégation chinoise invitée par la Federal Maritime Commission à se rendre le 17 décembre à Washington pour évoquer divers dossiers dont celui du P3.
Selon l’article de Matthew Hall, juriste partenaire du bureau de Bruxelles de McGuire Woods paru le 29 janvier sur le site de Mar-Ex, outre la Commission européenne, les autorités de la concurrence allemande et polonaise ont elles aussi ouvert une enquête sur le P3.