Le 14 janvier à l’Assemblée nationale, devant la Commission de la Défense nationale et des forces armées, puis le 16 janvier devant la Commission des Finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé un allégement de la participation française à Atalante, l’opération européenne de lutte contre la piraterie dans le golfe d’Aden. Le 14 janvier, Jean-Yves le Drian a déclaré: « Nous allons alléger notre participation à l’opération Atalante sur la corne d’Afrique: elle a donné de bons résultats et certains de nos partenaires en assurent la bonne continuité. » Il a précisé que cette réduction est rendue possible « parce d’autres pays s’associeront à la lutte contre la piraterie dans cette zone, à commencer par le Japon ». Le 16 janvier, le ministre a complété son propos: « Notre dispositif de lutte contre la piraterie au large de la corne d’Afrique sera allégé, non pas parce que nous le considérons comme secondaire – vous m’avez souvent entendu souligner la nécessité d’assurer la sécurité du trafic maritime dans cette région –, mais en raison de son efficacité, qui a permis de réduire le nombre d’actes de piraterie. De plus, les pays participants à la mission Atalante sont désormais plus nombreux. » L’allégement de la participation à Atalante va permettre d’économiser 10 M€, a évalué le ministre. Sachant que ce désengagement s’inscrit dans le cadre plus général de la réévaluation des services de l’armée française dédiés aux Opérations extérieures (Opex) prévue par le livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale d’avril 2013.
Renforcer la protection du golfe de Guinée
Un député a voulu savoir si cette décision résultait d’une intention de remplacer les équipes de protection embarquées par les entreprises de service de sécurité et de défense. « La réponse est clairement non », a affirmé Jean-Yves Le Drian. Celui-ci a aussi confirmé qu’il « faudra renforcer la protection maritime dans le golfe du Guinée ». Le ministre compte ici sur l’aide des États riverains de cette zone.
Pour un vote rapide du projet de loi sur les gardes armés privés
Suite aux déclarations du ministre de la Défense, Armateurs de France a rappelé le 4 février l’importance d’un vote rapide du projet de loi autorisant les gardes privés de protection des navires battant pavillon français. Ce texte, présenté en conseil des ministres le 3 janvier, est en cours d’examen par les commissions du Développement durable et de la Défense de l’Assemblée nationale. Elles ont chacune nommé un rapporteur pour avis courant janvier. L’organisation craint que l’examen du projet de loi ne soit reporté à la session d’automne. Sachant que les députés vont suspendre leurs travaux en raison des élections municipales prévues fin mars. « Le nouveau dispositif doit pouvoir être mis en place avant l’été », demande Armateurs de France.