Le 20 janvier, l’Union européenne et les États-Unis ont suspendu une partie de leurs sanctions contre l’Iran pour une durée de six mois en réponse immédiate au gel par Téhéran de ses activités nucléaires, comme prévu dans le Plan d’action conjoint du 24 novembre. Les annonces se sont succédées au cours de la journée du 20 janvier. Le premier communiqué est venu d’Iran pour confirmer l’arrêt de l’enrichissement d’uranium sur les sites de Natanz et Fordo, la suspension des activités sur le réacteur d’eau lourde d’Arak et le début de la transformation de son stock de 196 kg d’uranium à 20 % vers 5 %. La réalité de ces annonces a été confirmée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). L’Union européenne (UE) a alors publié un communiqué: « Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action conjoint qui entre en vigueur aujourd’hui, le Conseil a suspendu ce jour, pour une période de 6 mois, certaines mesures restrictives prises par l’UE à l’encontre de l’Iran » depuis janvier 2011. Par cette décision, l’UE lève « l’interdiction de fournir des prestations d’assurance et de transport liées aux ventes de pétrole brut iranien aux clients actuels du pays ». Ces derniers sont notamment la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud, la Turquie et Taïwan. L’UE lève aussi « l’interdiction frappant l’importation, l’achat ou le transport de produits pétrochimiques iraniens et les services connexes ». Autre interdiction suspendue, celle concernant la mise à disposition de navires pour permettre à nouveau le transport de brut et de produits pétroliers iraniens. Le troisième communiqué est venu du département des Affaires étrangères américain, confirmant lui aussi la levée immédiate d’une partie des sanctions contre Téhéran. « L’Iran a bien commencé à prendre des mesures concrètes et vérifiables pour cesser son programme nucléaire », selon ce département.
Les assureurs restent prudents
Toutes ces annonces constituent l’application concrète du Plan d’action conjoint de novembre, signé par l’Iran et les pays du « Groupe 5+1 », soit la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l’Allemagne. Ce Plan d’action conjoint prévu pour une durée de six mois doit permettre de lancer les négociations sur un accord global pour mettre fin à 10 ans de tensions entre les pays concernés à propos du programme nucléaire iranien. Ce dernier est considéré par le Groupe 5+1 comme ayant des objectifs militaires et non pas civils, ce que Téhéran a toujours nié. Du côté des P&I Clubs, à Londres, qui assurent 95 % de la flotte mondiale de navire-citerne, la prudence est de mise. Pour les prestataires d’assurance, « revenir à la situation antérieure à la levée des restrictions va prendre du temps ».