Tôt le matin, le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a reçu les élus corses et marseillais, dont certains ont fait état d’une volonté de s’engager auprès de la SNCM. La réunion avait pour objet de concrétiser ces intentions. Le président (PS) du Conseil général des Bouches-du -Rhône, Jean-Noël Guérini, avait notamment déclaré que le département était « prêt à entrer au capital de la SNCM » à la condition que l’État règle la question des 400 M€ d’aides illégales que la compagnie a été condamnée à rembourser, rappelle l’AFP.
Le 20 janvier, lors de ses vœux à la presse, le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a indiqué que la mairie serait prête, " sans mettre de l’argent, à entrer au conseil de surveillance. Les collectivités qui disent qu’elles peuvent abonder financièrement ne peuvent en réalité pas le faire ".
Il a également souligné que Veolia Environnement, actionnaire principal indirect via Transdev (cofiliale avec la Caisse des dépôts), " a beaucoup de marchés publics de la Ville de Marseille ou de la Communauté urbaine. Et par conséquent, Veolia doit faire aussi des efforts financiers ". Frédéric Cuvillier, qui se dit " particulièrement attentif aux inquiétudes et manifestations d’intérêt exprimées par les collectivités publiques ", a précisé à l’AFP qu’il reçoit les élus " afin d’être à l’écoute de leurs propositions de contribution à l’avenir de l’entreprise ". Le schéma BAI semble beaucoup inspirer les décideurs.
Quatorze points au conseil de surveillance
En début d’après-midi, un conseil de surveillance s’est réuni. Celui du 20 décembre avait été annulé du fait de l’absence des représentants de Veolia et de l’État. Le conseil a dû être informé des décisions prises par le gouvernement en matière de trésorerie et de mise en œuvre du plan industriel de la compagnie, de la « commande de deux navires et leur financement ». La présentation d’un plan et calendrier d’actions devait être faite. Début janvier, Jean-Marc Ayrault a promis 30 M€ d’apport supplémentaire de l’État, lors des 10 jours de grève.
Le conseil doit également statuer sur l’opportunité d’ouvrir une action judiciaire contre Corsica Ferries ainsi que sur la meilleure façon d’obtenir de l’OTC qu’il paie les 60 M€ dus à la SNCM. L’état d’avancement des négociations avec Axa sur le règlement du sinistre du Napoléon-Bonaparte devait également être présenté.
Les syndicats de salariés en attendent notamment des précisions sur le lancement du plan de redressement, validé par les actionnaires et les salariés, qui prévoit la suppression de 500 emplois sur deux ans, l’augmentation du temps de travail et la commande de quatre navires, pour une meilleure productivité.
Selon une source proche du dossier, le plan de départs volontaires, d’un coût de 45 M€, a commencé.
" Dans la mesure où 2014 est l’année du lancement du projet industriel, la manière dont les actionnaires répondront à ces échéances sera un indicateur important. Il y a à ce sujet un gros point d’interrogation sur Transdev, sur ses intentions en 2014 ", a commenté Pierre Maupoint de la CFE-CGC. " La commande des navires n’est pas directement à l’ordre du jour, mais nous attendons quand même un point précis sur le choix du chantier et les délais de commande ", a-t-il ajouté.
Frédéric Alpozzo, de la CGT, espère notamment que le conseil de surveillance " mandate le directoire […] pour lancer la commande de rouliers, et si possible avec les chantiers de Saint-Nazaire qui ont notre préférence ".
La Banque publique d’investissement et la Caisse des dépôts doivent étudier les solutions financières les plus appropriées pour l’achat de quatre navires.
le 18 décembre, Transdev a autorisé un prêt de 13 M€, et pas un sou de plus, à la SNCM, pour faire face aux difficultés immédiates de trésorerie.
La SNCM est détenue à 66 % par Transdev, 25 % par l’État et 9 % par les salariés. Veolia devait récupérer en direct les 66 % de l’entreprise.