« En juin 2012, nous avons créé LAM Irak au moment où les compagnies pétrolières ont commençé à forer. L’entreprise, qui emploie aujourd’hui cinq salariés, a pour objectif d’aménager un parc à ciel ouvert destiné au stockage des pipelines, derricks et lubrifiants. Avant la guerre du Golfe, la plupart de nos opérations se situaient en Irak. Nous avons notamment transporté le pipeline entre l’Irak et la Turquie via le port d’Iskenderun. Dans les années 1990, nous avons particulièrement souffert. Puis le commerce a repris avec le gouvernement régional du Kurdistan (KRG) en 2003 », résume Selim Makzume, qui dirige aux côtés de son frère Timur l’entreprise familiale Lyonel A. Makzume Shipping Agencies Co. Inc, plus connue sous l’acronyme LAM.
Les majors pétrolières (Exxon, Chevron, Total, OMV) ont signé avec le KRG. Sachant que le transport d’un derrick mobilise 200 convois et que 50 derricks devraient être transportés dans les prochains mois, les grands noms de la commission de transport et du project cargo s’y pressent. Des enjeux qui attisent également les appétits de Panalpina et DHL installés à Erbil il y a quelques mois à peine.
Une seule route mène à Erbil
Le fret arrive via le port d’Iskenderun avant d’être repris par la route: 850 km à parcourir. Mais si le réseau autoroutier turc est moderne, une fois la frontière franchie, une seule route mène à Erbil.
LAM importe des conteneurs de Chine, de Hong Kong, d’Inde mais également de Djebel Ali et Oum Qasr vers l’Irak. Il y a six mois, LAM a affrété un Airbus d’Emirates pour le transport de 38 t de matériels depuis Guangzhou jusqu’à l’aéroport d’Erbil avant d’être repris par la route jusqu’à Sulaymaniya.
Autour de l’industrie pétrolière, c’est toute une région qui se développe nécessitant de nouvelles infrastructures, de l’irrigation, des moyens de communication. Raison pour laquelle les Turcs assimilent Erbil à Dubaï. Les gratte-ciel sortent de terre. Seuls points noirs: les formalités administratives en Irak sont encore complexes et certaines activités ne sont parfois pas réglementées. Obtenir une autorisation d’importation peut s’avérer très complexe.