En 2007, quand TCDD a attribué Mersin à PSA pour une durée de 36 ans, le port traitait seulement 600 000 EVP. Cinq ans plus tard, la nouvelle organisation du travail et les investissements du géant singapourien (sept portiques) ont porté leurs fruits.
Avec simplement trois postes à quai (sur 450 m), Mersin parvient à traiter 1 260 000 EVP. « En 2013, notre croissance de 5 %, a diminué comparé aux années précédentes où nous avons enregistré 12 % de progression par an. Nous allons rallonger le quai à conteneurs de 250 m afin d’accueillir des porte-conteneurs de 10 000 EVP », explique Ayham Adel Abiad, directeur marketing de Mersin International Port (MIP), actuellement limité à des navires de 6 500 EVP.
70 000 m2 de stockage de véhicules
Le port, qui traite au total 8 Mt de fret, réalise également 30 % de son chiffre d’affaires avec les trafics conventionnels (céréales, engrais, ciments…). « 45 % des exportations maritimes des produits agricoles turcs se font via le port de Mersin », précise Ayham Adel Abiad qui a été autrefois salarié de CMA CGM. En 2012, le port a manutentionné 5,5 Mt de vracs, 800 000 t d’huile, 657 000 t de fret conventionnel, 47 000 t de project cargo sans oublier quelque 53 000 véhicules importés d’Asie et des États-Unis vers l’Irak. « Auparavant, les véhicules transitaient par le port de Lattaquié et Umm Qasr. Depuis la guerre en Syrie, ils sont débarqués à Mersin et Iskenderun. Nous avons dédié 70 000 m2 au stockage de 5 000 véhicules. Et la totalité repart sur camion. La Turquie gagne de l’argent grâce à l’Irak », poursuit Ayham Adel Abiad. Le pays représente en effet 10 % des trafics conteneurisés du port de Mersin, soit 6 000 EVP à 9 000 EVP par mois entre Mersin et l’Irak. « Le nord de l’Irak me rappelle Dubaï. Erbil se développe et nécessite la construction d’hôpitaux, de matériels médicaux, d’usines de traitement des eaux, le transport de matériel pétrolier et gazier. » Le groupe Carrefour a inauguré fin novembre son troisième hypermarché.
Quant aux relations entre Mersin et la France, elles s’effectuent essentiellement via les ports du Havre, de Fos et de Marseille. Après Seago Line et Arkas Line, la compagnie vénitienne Med-cross Line a lancé le 18 novembre un nouveau service roulier entre l’Espagne, la France, l’Italie, l’Algérie, la Grèce, la Turquie, la Libye et l’Égypte.