Des navires à propulsion GNL pour Brittany Ferries

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Le futur ferry à propulsion au GNL de la compagnie française Brittany Ferries porte le nom de code Pegasis, pour Power efficient gas innovative ship. Jean-Marie Roué, président de la compagnie, a confirmé la signature de la commande de ce nouveau ferry auprès du chantier naval STX France le 14 janvier pour un montant total de 270 M€. Ce navire de 210 m de long pour 32 m de large et un tirant d’eau de 7 m devrait être livré par STX fin 2016. Il est destiné à relier la Grande-Bretagne et l’Espagne à partir de 2017 en accueillant jusqu’à 2 400 passagers et 800 véhicules. Selon Brittany Ferries, le Pegasis se veut « résolument futuriste, nouveau navire amiral d’une flotte tournée vers l’avenir, dans le respect de l’environnement » grâce à la propulsion au GNL. Cette dernière va ainsi permettre à la compagnie basée à Roscoff de se rapprocher des niveaux d’émissions d’oxyde de soufre, d’oxyde d’azote, de CO2 et de particules exigés par l’annexe VI de la convention Marpol à partir du 1er janvier 2015 en Manche et mer du Nord. La décision de la compagnie, également annoncée le 14 janvier, de remotoriser trois navires au GNL et d’installer des filtres à fumées (scrubbers) sur trois autres constitue aussi une réponse à l’arrivée de ces nouvelles normes Marpol. Le coût de ces évolutions programmées entre 2014 et 2016 sur six navires au total s’élève à environ 150 M€. Jean-Marie Roué a encore précisé que le Pegasis signifie aussi « la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie de transition écologique qui permet également d’intégrer un aspect économique puisqu’aujourd’hui, le gaz devient un produit généralisé en matière de consommation d’énergie ».

La compagnie va mieux

L’annonce de cette commande de navire et les mutations sur une partie de la flotte montre que Brittany Ferries se porte mieux. Sur ce sujet, le président de la compagnie a déclaré à l’AFP: « Cet investissement est un nouveau départ pour Brittany Ferries qui a dû faire l’objet d’un plan de retour à la compétitivité mis en place en septembre 2012. Depuis, Brittany Ferries va bien mieux qu’auparavant, mais il reste encore beaucoup d’efforts à faire, il faut persévérer. » La compagnie a retrouvé un équilibre financier et a même produit « un petit bénéfice », a continué Jean-Marie Roué. Celui-ci a aussi rappelé que Brittany Ferries a été la seule compagnie à présenter un résultat positif sur l’activité transmanche en 2013.

Les syndicats de STX France insistent sur le besoin d’autres commandes

« Cette commande ne sera pas suffisante pour déclencher à elle seule des embauches. Il reste beaucoup à faire! » Lors de sa conférence de presse, le 14 janvier, Laurent Castaing, directeur général de STX France, a semblé rejoindre par avance la position des syndicats. Dans leurs réactions à la commande de Brittany Ferries, la CGT, la CFDT et Force Ouvrière ont rappelé que le chantier de Saint-Nazaire, toujours en sous-charge, a besoin d’autres commandes pour assurer les emplois et l’avenir de STX France. Ces trois organisations syndicales ont toutes souligné que le chantier de Saint-Nazaire est encore loin de faire le plein au niveau de son carnet de commande. « Ce contrat correspond à de l’activité pour 500 salariés. Au-delà de cette très bonne nouvelle, il faut engranger d’autres commandes pour garantir la pérennité des emplois et de notre industrie », souligne la CGT, le premier syndicat. Pour le deuxième, la CFDT, « cette commande va, dans un premier temps, amener une nouvelle charge de travail pour les bureaux d’études, qui en avaient besoin rapidement, et à la production en 2015. Cependant, cela ne suffira pas à assurer la pleine charge de l’entreprise. » Pour Force Ouvrière, troisième syndicat, la bonne nouvelle « en appelle d’autres ». Le chantier emploie 2 300 salariés. Le chômage partiel y disparaît peu à peu avec l’entame de la construction du paquebot Oasis-4 pour RCCL, pour lequel les embauches – une centaine d’ingénieurs aux bureaux d’études – ont aussi repris l’an dernier. La CGT et FO insistent maintenant, en rappelant leurs pressions en ce sens sur le gouvernement, pour que STX décroche la commande des ferries de la SNCM. Mais également des paquebots – deux, voire quatre – de MSC dont le directeur général France, Erminio Eschena, a estimé que STX devait faire des progrès de compétitivité. « C’est tout l’enjeu des négociations sociales dans lesquelles la CFDT s’est engagée », a rappelé Johan Jardin, son délégué syndical. Alors que la CGT et FO ont souligné que Brittany Ferries avait passé commande sans « accord de compétitivité ». « Le caractère innovant du navire ne rend pas cela nécessaire », a répondu indirectement Laurent Castaing.

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