La décision de s’affilier à la deuxième centrale syndicale française a été prise lors du 6e congrès de la CNTPA, à Dunkerque, baptisé en l’occurrence « Congrès de la représentativité ». Pour Franck Gonsse, cela était nécessaire pour continuer à « exister sur le plan national ». L’an dernier, la coordination a certes prouvé sa représentativité dans le champ d’application Ports et manutention au travers de la nouvelle Convention collective nationale unifiée signée le 3 mai 2011. Mais ses 640 adhérents ne sont pas suffisants pour répondre aux conditions de représentativité nationale imposée par la loi de 2008. « Depuis cette loi, dénonce le Nazairien Gilles Denigot, chaque élection posait des problèmes. » Ainsi, lorsque le scrutin du Grand port maritime de Marseille a été annulé, en septembre, la CNTPA a perdu sa représentativité et été empêchée, par décret du ministère du Travail, de participer aux négociations nationales. « Cela aurait pu être le début de notre déclin », assure Gilles Denigot. Cette affiliation au sein d’une fédération de 50 000 membres assure du contraire. « Elle repose par ailleurs sur l’autonomie de notre section syndicale et sur la politique horizontale que nous avons toujours défendue », ajoute Franck Gonsse sans nier les problèmes de couple qu’auront certainement à gérer les deux nouveaux partenaires.
La CNTPA présente dans six ports
Créée en janvier 2000 par la CSOPMI et les dockers de Saint-Nazaire, la CNTPA a obtenu une reconnaissance nationale de branche en octobre 2003, actée par le ministère du Travail. Elle est présente dans six ports, dont les Antilles et la Guyane. Après la réforme de 1992 signée par les dockers de Saint-Nazaire et la CSOPMI dunkerquoise, et après la coordination huit ans plus tard, l’affiliation à la CFDT constitue une troisième étape fondamentale du syndicalisme dockers hors Fédération nationale des ports et docks (CGT).