Une conférence de presse aux allures de meeting… L’intersyndicale CGT-CGC, CFDT, CFTC, FO et SAMM multiplie les actions depuis le premier jour de grève, le 1er janvier. Le 7 janvier, les leaders syndicaux et leur avocate, Christine Marie Bonnefoi, ont tenu une conférence de presse en brandissant les règlements européens sur le cabotage maritime (1992) et sur le service public maritime de transport de voyageurs (2007), le code du travail maritime et un contrat de travail de Corsica Ferries embauchant de la main-d’œuvre roumaine. Une démonstration de force à 24 h d’une rencontre à Paris entre les organisations syndicales et la direction des Affaires maritimes sur le projet de décret d’application de la loi Cuvillier de mai 2013 sur les infrastructures et les services de transport. Un des volets aurait été oublié dans le projet de décret. Celui portant sur « les règles d’harmonisation sociale imposées à toute compagnie maritime desservant deux ports français », indique Pierre Maupoint de Vandeul, officier SNCM et délégué CFE-CGC.
Harmonisation
« Nous demandons une harmonisation des règles fiscales et sociales, car la stratégie du gouvernement consiste à faire croire que la SNCM est en difficulté », plaide Frédéric Al Pozzo. Le secrétaire général CGT dénonce le recours par Corsica Ferries à des sociétés de manning et l’emploi de travailleurs détachés sur des navires assurant « des lignes régulières entre le continent français et les ports corses », aux conditions sociales autres que françaises.
Les salariés de la SNCM, soutenus à l’unanimité par les élus locaux, réclament l’application du plan industriel, notamment le démarrage de la construction de « deux navires pour une livraison en 2016 ».
L’annonce en décembre 2013 par le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault d’injecter 30 M€ et l’avance en trésorerie de 13 M€ de Véolia Transdev n’a pas calmé les esprits. Les salariés crient à la « trahison », estimant que les engagements pris par les deux actionnaires « n’ont pas été tenus à ce jour ». Ils bénéficient de l’appui de l’ensemble des élus locaux, de gauche comme de droite qui demandent la tenue d’une table ronde.