Si l’on peut comprendre la grève d’une partie des navigants de la SNCM, celle de la CMN est plus mystérieuse. De source directement concernée, une minorité des navigants de la CMN, à l’appel de la CGT-SNCM, demande que tous les navires desservant la Corse depuis le continent français soient immatriculés au 1er registre français. Ce qui est rigoureusement contraire aux règles communautaires applicables et permet donc à Corsica Ferries de bénéficier de toutes les souplesses d’exploitation permises par le registre italien. Ce dossier remonte à mars 2012 lorsque quelques sénateurs communistes déposent une proposition de loi relative aux conditions d’exploitation des navires affectés au cabotage maritime dans la République française. Schématiquement, pour les transporteurs de passagers, seul le droit français devrait s’appliquer entre la France continentale, la Corse, les DOM-TOM et le Maghreb. Le 16 avril, en procédure accélérée, à la majorité absolue, l’Assemblée nationale a adopté la loi renforçant l’application des conditions sociales du pays d’accueil à bord des navires étrangers affectés au cabotage national. Le même jour, la Fédération nationale des syndicats CGT a appelé à la grève les équipages de ferries et les remorqueurs.
Maintenir au plus haut la pression
En amenant une partie des navigants de la CMN à faire grève, la CGT-SNCM peut ainsi maintenir au plus haut la pression pour arriver à un règlement du dossier SNCM qui semble au point mort. Le 7 janvier, le président PS de la région Paca, Michel Vauzelle, a souhaité qu’une réunion se tienne au sein du gouvernement. Elle se déroule à l’heure où nous envoyons ces lignes à l’imprimerie.