Il y a 48 ans… dans le Journal de la Marine Marchande

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En janvier 1966, Le journal de la Marine Marchande (JMM) adresse ses vœux à la marine marchande en abordant les thèmes politiques, portuaires ou encore communautaires qui seront à suivre au cours de l’année.

La représentation de la marine marchande par un ministre au sein du gouvernement fait l’objet du premier vœu. Ce nouveau ministère tiendrait en main toutes les activités maritimes avec des services centraux regroupés en une structure nouvelle. Il aurait à sa disposition des organes de liaison permanente avec le Centre national du commerce extérieur, les usagers, les intermédiaires ou encore les conseillers commerciaux des ambassades à l’étranger. Ce vœu a été une promesse du gouvernement actuel et ne s’est toujours pas réalisé. Au cours des quatre dernières décennies, les ministères de la marine marchande ont été des promesses électorales peu tenues.

Le journal plaide ensuite pour la création, au sein de l’ONU, d’une institution internationale qui coordonnerait les organismes internationaux de financement. Au début de l’année 1966, les organismes internationaux de financement, tels la Banque internationale pour la reconstruction et le développement ou la Banque européenne d’investissements « accordent des prêts aux pays membres et associés, mais sans une véritable coordination ». La mise en place d’une institution internationale à l’ONU permettrait de coordonner le système monétaire international. Le système bancaire actuel a été secoué par la crise de 2008. L’idée d’une organisation internationale pour le financement des navires a ressurgi, sans être véritablement devenue une revendication des milieux armatoriaux. Il serait plutôt question de la remise sur pied du système bancaire traditionnel.

La part du pavillon français dans le trafic maritime du pays (estimée pour l’année 1964 à 53 % pour les importations et à 51 % pour les exportations) fait, au début de l’année 1966, l’objet d’études menées par le groupe Commerce extérieur – marine marchande. En 2013, la part du pavillon français dans le commerce extérieur du pays est tombée à des niveaux bien inférieurs. En 1966, le gouvernement de l’époque souhaite, selon les rapports et les résultats obtenus, mettre au point un meilleur acheminement des marchandises transportées par mer, depuis ou vers les ports français. La loi de 1992 sera la création d’une part d’importation de pétrole brut sous pavillon français. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a promis une révision de cette loi pour l’étendre aux produits raffinés.

Concernant les ports, le JMM souligne que l’année 1966 devrait « voir l’évolution et la solution de plusieurs questions ». Avec, tout d’abord, l’aménagement des ports français pour les rendre compétitifs face aux ports du nord. Ensuite, la mise en place du système d’autonomie pour les six principaux ports sera à suivre. Si son instauration est une question « officiellement résolue », son fonctionnement nécessite encore une observation attentive. Une proposition de loi, déposée en 1965, concernant la création de ports et de zones franches, doit être étudiée à l’Assemblée nationale. Adoptée en 1966, cette loi a créé les ports autonomes qui deviendront, en 2008, les grands ports maritimes. Enfin, un projet de réforme sur la fiscalité des navires et des ports, source de multiples réserves et critiques, est également un thème à suivre cette année-là. Le sujet demeure d’actualité, bien qu’en 2013 il soit appréhendé sous une autre forme.

L’automatisation à bord des navires de commerce pose plusieurs questions dans le secteur, notamment sur la formation et la qualification du personnel navigant ou encore sur l’organisation du travail à bord. Le régime de sécurité sociale des gens de la mer est également abordé. Si son principe n’est pas contesté, son financement et l’éventuelle réforme des caisses de retraite rencontrent encore de sérieuses difficultés.

Le JMM fait le vœu de « réalisation d’États unis d’Europe », avec un aménagement du territoire basé sur des structures européennes, une harmonisation des prix et des régimes de travail, sociaux et fiscaux. Il soutient que la Communauté européenne devrait jouer un rôle clé dans l’avenir de la marine marchande: « il apparaît de plus en plus incontestable que les grands problèmes structurels et économiques doivent être étudiés et réalisés dans le cadre européen ». Pour cela, le JMM souhaite la création d’institutions supranationales au cours de l’année. L’harmonisation sociale s’est faite avec l’adoption par certains pays de la convention sur le travail des marins (MLC, Maritime Labour Convention). Quant à voir la création des États unis d’Europe, l’idée a été rangée. Depuis lors, l’Europe a grandi pour être aujourd’hui à 27 pays membres dont certains n’ont ni de littoral ni de flotte marchande.

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