Tandis que sur l’île du Giglio, on murmure que l’épave du Costa Concordia pourrait être finalement déplacée à Grosseto avant la fin du mois de juin 2014, le procès contre le commandant Schettino avance. Durant les dernières audiences prévues avant les fêtes de Noël, les membres de l’équipage ont raconté leur version de l’accident. Une version qui brosse encore une fois un très mauvais tableau de l’ancien patron du navire de croisière. « Nous avions tous compris qu’une catastrophe allait se produire. Quelqu’un a dit: on est trop près, ce type est complètement fou », a raconté Ciro Ambrosio. Convoqué à titre de témoin, le premier officier de bord du Costa Concordia a déclaré que personne n’avait osé braver le commandant. « Il était trop sévère. Il exigeait le silence absolu près du timon », a avoué Ciro Ambrosio en ajoutant « qu’une mutinerie était impossible si près de la côte ». Ce premier officier a été condamné à un an et onze mois de prison, comme cinq autres accusés, en raison d’un accord passé avec les juges avant l’ouverture du procès contre Francesco Schettino.
Durant l’audience du 16 décembre, les juges ont entendu le déroulé sonore de la boîte noire qui confirme les propos du premier officier. L’ordre de virer donné par le commandant au timonier, la phrase de Francesco Schettino: « sinon nous allons nous planter sur les rochers », les éclats de rire des officiers, tous ces éléments sont enregistrés sur la bobine de la boîte noire. Ils sont des témoignages accablants, et pas seulement pour l’ancien commandant du navire. Le procès reprendra début janvier.