« Nous sommes exigeants pour la Haute-Normandie et pour Le Havre, et vigilants quant à l’utilisation de l’argent public. Suite à notre action, des engagements ont été pris par l’ENSM et l’État. Nous veillerons à ce qu’ils soient dès maintenant tenus. Dans le cas contraire, les collectivités en tireraient toutes les conséquences et reconsidéreraient naturellement leur soutien financier. » Mais pour les étudiants et les enseignants de l’école, le compte n’y est pas. « Il n’y a pas eu d’avancée. Le conseil d’administration de l’ENSM a voté un projet vide du point de vue pédagogique et qui en plus n’est pas financé », explique un étudiant de seconde année au Havre. « On nous a promis en compensation le siège social au Havre. Ce n’est qu’une simple boîte aux lettres. De nouvelles filières pourquoi pas, sauf qu’il s’agit d’une coquille vide », ajoute un professeur en génie mécanique à l’ENSM du Havre.
De nombreuses lacunes
Au nom de l’Union maritime et portuaire (Umep) du Havre, Pascal Olier, qui est également président du pilotage du Havre, voit quant à lui des opportunités à saisir. « Mieux vaut un projet que rien du tout. Cela faisait longtemps que l’école naviguait à vue. Il y avait de nombreuses lacunes, un manque de cohérence. Il fallait donc une base de travail et l’Umep s’est inscrit dans cette démarche. À nous de nous mobiliser même si le projet est imparfait. » Pour le responsable, l’ouverture à l’international est l’une des pistes intéressantes à développer au Havre. Mais il admet que, sur les nouvelles filières, tout reste à faire. « On part de zéro. D’où, peut-être, ce sentiment de flou ressenti par certains dans cette affaire. Ce projet ne doit pas se transformer en une bataille de clochers entre Le Havre et Marseille », conclut-il.