Rotterdam, un leader européen pour l’intégration du mode fluvial dans les chaînes logistiques

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Élu « Port de l’année » pour la deuxième fois consécutive, Rotterdam doit en partie cette consécration à sa politique volontariste envers la batellerie. Éloquentes, les félicitations du jury des Containerisation International Awards remis en octobre à Londres ont notamment salué les ambitions « fluviales » de Rotterdam avec sa plate-forme InlandLinks lancée en 2011 et son projet Nextlogic, ainsi que ses objectifs chiffrés à long terme dans le modal shift. Allant dans le sens du développement durable, le cap fixé est celui d’une intégration plus poussée des activités fluviales dans les filières logistiques du port. Grâce à un réseau fluvial plus efficace et plus fiable, l’objectif du premier port maritime européen est de franchir une nouvelle étape de sa croissance. Troisième étage de la fusée, cette intégration de la logistique devra aller de pair avec la construction de nouveaux équipements dédiés au transport fluvial et la fourniture de services de plus en plus pointus à toutes les composantes du secteur de la batellerie. Côté infrastructures, le port de Rotterdam se distingue en menant de front des chantiers sur sa façade maritime et dans l’arrière-pays. Autre particularité du port néerlandais, le terminal fluvial Delta Barge Feeder fait partie intégrante de la zone portuaire maritime concédée à ECT. Parmi les nouveautés à relever sur le front de mer, la mise en service du nouveau quai UWT et les deux terminaux flambants neufs APMT et RWG, dans la zone Maasvlakte 2, qui ont été spécialement équipés pour l’activité fluviale. Pour le trafic de marchandises par conteneurs vers l’hinterland, les coups d’envoi de la construction du Container Transferium d’Ablasserdam et de l’agrandissement du terminal hinterland de Wanssum ont été donnés. Par ailleurs, le réseau des quelque 20 dépôts pour conteneurs disséminés dans la « grande ceinture » du port vient de s’étoffer. Un nouvel emplacement réservé à ces « grosses boîtes métalliques » vides est désormais disponible dans le port d’Eemhaven. Une liaison directe sur la plate-forme InlandLinks permet aux bateliers de connaître en temps réel les possibilités de se délester de ces conteneurs vides ainsi que l’accès le plus direct à ce « garage ». « Environ un quart des conteneurs seraient transportés à vide. Ce qui est coûteux et inefficace », estime Hans Smit, directeur général de la société d’exploitation du port de Rotterdam.

Intégrer toutes les données en amont

Au volet services, Rotterdam se distingue avec sa plate-forme InlandLinks en service depuis 2011 et qui relie plus d’une cinquantaine de terminaux fluviaux et ferroviaires répartis dans cinq pays (Allemagne, Belgique, Italie, Pays-Bas et Pologne). Donnant une vue d’ensemble du trafic en détaillant les temps de parcours, les heures d’attente pour l’amarrage, les délais escomptés pour les procédures douanières ou les dépôts disponibles, InlandLinks décortique toutes les possibilités d’acheminement multimodales des marchandises. Un outil qui permet aux bateliers, logisticiens et transporteurs de planifier dans le détail et à moindre coût la circulation de leurs cargaisons sur le réseau fluvial. Mais la vraie révolution est à venir avec le projet prometteur Nextlogic. En gestation depuis deux ans et demi, ce chantier se profile comme un pas de géant en avant par rapport à InlandLinks. « Alors que cette plate-forme fournit toutes les informations sur les possibilités de liaisons, Nextlogic va intégrer en amont toutes les données sur les flux conteneurisés », explique Teunis Steenbeek, responsable de ce projet. Efficacité et fiabilité maximum du réseau fluvial en sont les deux maîtres-mots. Grâce à une base de données alimentée par l’ensemble des professionnels de la filière, les acheminements de marchandises regroupées devraient devenir monnaie courante. Pour cela, les recours à toutes les techniques de transport, d’entreposage ou de tri vont se généraliser: pool, push, hub, etc. Portant sur un investissement de plusieurs milliers d’euros, le projet Nextlogic est financé à proportions égales par l’État, la société d’exploitation du port de Rotterdam et le secteur privé. Sa mise en place interviendra en 2015 par étapes progressives.

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