Au cœur de sa stratégie, la navigation intérieure est désormais un fer de lance de la croissance du port d’Amsterdam. Son objectif affiché vise à doubler le trafic de marchandises acheminées par voie fluviale dans les prochaines années pour atteindre 125 Mt, contre 63 Mt aujourd’hui. Élargissement des zones portuaires, regroupement des marchandises en aval, intégration des activités fluviales, technologies à l’étude pour fluidifier les trafics, autant de projets sur le métier afin de concrétiser à moyen terme les fortes ambitions affichées par le port de la capitale néerlandaise. « Selon notre stratégie, les infrastructures dédiées au transport intérieur doivent être un tremplin au développement des activités du port maritime », indique un porte-parole de la société d’exploitation du port amstellodamois. Cet axe de développement s’explique notamment par la topographie des lieux. Particulièrement étendues, les installations portuaires amstellodamoises sont, en aval, disséminées le long du canal de Hollande du Nord débouchant sur la mer du Nord, et se prolongent en amont jusqu’au canal Rhin-Amsterdam desservant l’arrière-pays, soit une longueur de 30 km. À l’heure actuelle, outre les deux ports ADSM Westhaven et Houthaven dédiés à la navigation intérieure, Amsterdam dispose de trois terminaux spécialement aménagés pour les transbordements de bateaux (CTVrede à Zaandam, CSV et SCS Multiport). Pour répondre à l’agrandissement des flottes, les appontements ont été allongés pour atteindre désormais 90 m. Par ailleurs, les équipements du All Weather Terminal permettent les transbordements bord à bord de marchandises entre bateaux et navires non amarrés ou à partir de bouées. En revanche, un projet de ponton flottant pour les transbordements de conteneurs n’a jamais vu le jour. Pour faciliter la vie quotidienne des bateliers en attente d’une cargaison, les quais d’amarrage permettent un approvisionnement en eau potable et en électricité. Sans compter des appareillages pour manipuler les automobiles transportées sur les bateaux pour l’usage des bateliers. L’élargissement de la zone portuaire Oostelijk vers l’Est, qui se concrétisera dans un premier temps par la construction de nouveaux pontons adjacents au quai du Suriname, sera aussi l’occasion d’améliorer les flux logistiques.
Réduire les trajets des bateaux fluviaux
« Les regroupements de marchandises vont se généraliser afin d’augmenter les taux de chargement. Pour cela, à l’instar des pratiques pour le transport ferroviaire, les entreprises seront mises en contact afin d’utiliser ensemble les moyens de transport respectifs dont elles disposent », explique la société portuaire. Pour fluidifier la circulation et notamment réduire le trajet des bateaux pour « trouver une place », un projet expérimental à base d’un réseau de capteurs est actuellement testé. Les premiers résultats de ces essais sont attendus mi-2014. Enfin, pour assurer l’intégration du transport fluvial, le port d’Amsterdam a mis en place une équipe chargée de coordonner les activités tournées vers l’activité hinterland. En pointe de mire, la conclusion d’alliances avec d’autres ports et d’accords de coopération avec des entreprises du secteur privé devraient s’avérer de nouveaux vecteurs de croissance pour le trafic fluvial à partir ou vers le port d’Amsterdam.