La FMC demande des compléments d’informations sur le VSA P3

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Après la remise des documents demandés à CMA CGM, Mærsk et MCS, la FMC aura à nouveau 45 jours pour statuer. Dans la foulée, l’Agence a accordé 15 jours supplémentaires aux parties concernées (chargeurs, ports, etc.) pour lui faire parvenir leurs commentaires. Contrairement aux pratiques de la DG Concurrence européenne, il est possible de récupérer sur le site internet de la FMC les positions écrites des parties prenantes au dossier.

Les courtes lettres types favorables au P3 circulent: ainsi DHL, Newark, l’importateur de textiles Saramex Apparel Group Inc (1 000 × 40’ par an) ou Hayday Farms (3 950 × 40’d’aliments pour le bétail) utilisent-ils la même lettre pour expliquer en quelques phrases qu’ils sont favorables à plus de dessertes et de ports touchés, à une meilleure stabilité des tarifs et des services, aux bons délais de transport et à des fréquences élevées de départ. Seule Saramex évoque des tarifs plus compétitifs. Le président du Transport Committee de l’État de Caroline du Sud est également favorable au P3 car, outre les avantages déjà cités, il favorise les ports régionaux de Charleston et Georgestown.

Mise en garde

Les longues lettres argumentées sont celles des opposants. Notamment de l’International Longshoremen’s Association, qui représente les dockers. L’AFL-CIO met en garde contre une telle concentration de capacités de transport sous une seule entité. Elle risque de forcer certains transporteurs à sortir du marché, et ainsi pourra-t-elle exercer une forte pression sur les chargeurs et les gestionnaires de terminaux. « Il y a danger évident pour les travailleurs et leurs familles. »

D’ailleurs, souligne l’AFL-CIO, l’accord P3 prévoit explicitement que ses membres puissent négocier en bloc avec les prestataires terrestres américains (voir JMM du 22/11, p. 5).

Le courrier du Global Shippers Forum (R-U) est ambigu. Il décortique article par article l’accord et pose à chaque fois une ou deux questions sans émettre le moindre début de réponse. En fait, il propose à la FMC de l’assister dans son examen du dossier en attirant son attention sur 13 points. La position de l’European Shippers’Council n’est pas plus claire. Sur son site internet, il publie un court communiqué intitulé « Free market for freight in jeopardy ». Mais dans la première phrase du texte, l’ESC souligne que « bien que l’accord du P3 doive être analysé sur la base des règles de concurrence, il se pourrait qu’il apporte des gains d’efficacité et d’autres bénéfices au marché de la ligne régulière conteneurisé ». L’ESC rappelle qu’avec l’extension de l’alliance G6 aux dessertes transatlantique et Asie-Amérique du Nord, ces deux VSA représentent 80 % de la capacité de transport.

Les navires de 8 000 EVP à 10 000 EVP face au risque de surcapacité

Selon le groupe de recherches et de conseils du marché maritime Drewry Container Insight, un surplus de navires de 8 000 EVP à 10 000 EVP risque de peser sur le marché maritime dans les prochaines années. Aux 350 navires de la flotte mondiale existante – qui représentent environ 3 MEVP –, 97 unités, pour environ 872 000 EVP, devraient être livrées d’ici la fin 2015. Cette année, ce sont 55 navires d’une capacité moyenne de 8 600 EVP qui ont été livrés, augmentant la capacité mondiale de ce type de navires de 18 %, une hausse bien supérieure à la croissance de la flotte globale, tout type de navires confondus. S’ajoute à cela une vingtaine de navires de la flotte existante qui seront en trop une fois que Mærsk Line, MSC et CMA CGM auront fusionné leurs services sur la ligne Asie/nord de l’Europe au deuxième trimestre 2014. Du côté de la demande, le groupe P3 Alliance, qui lance cinq services transatlantiques au deuxième trimestre 2014, pourrait nécessiter une trentaine de navires de ce type. Néanmoins, la croissance de la demande reste bien inférieure à celle de la capacité. Drewry Container Insight note néanmoins que les concurrents de P3 Alliance pourraient devoir déployer ce type de navires sur la ligne transatlantique, deux fois plus larges que ceux qu’ils emploient actuellement, afin de rester compétitifs. L’ouverture du canal du Panama élargi à la fin 2015 offre également une autre possibilité pour les 8 000 EVP/10 000 EVP mais, note le Drewry Container Insight, rien n’a encore été confirmé.

G.I.

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