Après l’audience des 10 et 11 septembre, le CAT a annulé les conclusions de la CC du 6 juin interdisant à MyFerryLink d’opérer un service de ferries vers et en provenance de Douvres. « Le tribunal, par cette décision, soutient les aspects majeurs de la demande de la Scop, ont réagi Jean-Michel Giguet et Raphaël Doutrebente, directeur général et directeur général adjoint de la société coopérative et participative (Scop) MyFerryLink. La CC devra donc reconsidérer plusieurs aspects de ses conclusions de juin 2013 et notamment reconsidérer sa compétence juridique. » Le tribunal va désormais étudier de manière plus approfondie les demandes des requérants. « C’est une victoire qu’il faut attribuer non seulement à nos salariés qui nous ont assuré un soutien sans faille, mais aussi à nos clients qui n’ont jamais cessé de nous faire confiance et qui continueront à bénéficier des effets d’une concurrence accrue sur les liaisons maritimes du détroit. »
Dans un communiqué, Frédéric Cuvillier, ministre des Transports, salue de son côté « une décision qui préserve l’avenir de la compagnie et de ses emplois » et souligne que « le maintien de trois compagnies maritimes sur le détroit est la garantie d’une concurrence effective ».
La Commission craignait qu’Eurotunnel ne soit en position de s’emparer de « plus de la moitié » du marché des liaisons transmanche, et donc de faire grimper les prix. Une menace lourde, puisqu’Eurotunnel aurait été interdit d’accès à Douvres pendant deux ans avec tout navire, et pour dix ans avec les navires Rodin et Berlioz. Eurotunnel et MyFerryLink ont fait appel de cette décision, assurant qu’elles constituaient deux sociétés bien distinctes l’une de l’autre.
Le Britannique P&O Ferries, qui assure également les liaisons maritimes entre Calais et Douvres, a annoncé qu’il allait suivre l’issue de cette affaire avec intérêt. DFDS ajoute que cette affaire est loin d’être close, puisqu’elle est renvoyée à la commission de concurrence.