Marcel Marais, président de l’Union Rouennaise d’Acconage (URA), figure parmi les grands défenseurs du port de Rouen. Pour lui, « Rouen est un port de marchandises, Le Havre un port d’armateurs. Rouen est donc très complémentaire du Havre. » Pour lui, il est clair que la réforme portuaire contribue à ramener des trafics nouveaux sur les quais. Sa démarche: « Qu’est ce que l’on peut faire avec les industriels? » Et de proposer des solutions logistiques toujours innovantes, dans l’esprit rouennais du « cousu main ». Avec certains de ses clients, l’URA va loin dans la prestation logistique, puisqu’elle peut participer à l’organisation des flux amont et aval. « La force de Rouen réside dans le fait que l’on peut y pratiquer du conteneur et du conventionnel sur le même navire. Le savoir-faire est là. Avec la réforme, une nouvelle génération de portuaires a appris à travailler les marchandises diverses. »
Une situation contradictoire
Si la volonté de développer les trafics à forte valeur ajoutée que sont les marchandises diverses est bien là, elle se heurte cependant à une situation contradictoire, la présence de droit de port sur la marchandise. « Si nous n’avions pas cette taxe, nous connaîtrions sans nul doute une croissance soutenue des trafics », souligne Marcel Marais.
L’URA traite, au niveau du passage portuaire, de nombreux types de marchandises diverses, des produits agroalimentaires (farine, sucre, céréales), mais aussi des colis lourds, des produits métallurgiques, etc. L’entreprise, implantée au quai de l’Ouest (Bassin Saint-Gervais), dispose de 700 m de quais équipés de trois grues (deux de 35 t de puissance, une de 25 t). L’équipement terrestre comprend notamment trois reach-steakers de 40 t. Le terminal présente une surface totale de près de 78 000 m2 dont 6 000 m2 de surfaces couvertes. Un hangar implanté sur le quai va bientôt être démoli, ce qui permettra d’accroître encore la surface de terre-pleins disponibles. Sur place, l’URA traite environ 8 000 EVP à 10 000 EVP par an en moyenne (manutention sur barges principalement) et 100 000 t à 150 000 t de marchandises conventionnelles (navires). Les personnels de l’URA interviennent également sur d’autres sites portuaires (silos portuaires en particulier).