Haropa-Port continue de développer son rôle de hub logistique. Les entrepôts de grande taille, entre 50 000 m2 et 150 000 m2, maillent désormais la vallée de la Seine. Les atouts d’Haropa se traduisent notamment par une offre foncière de plus de 300 ha disponibles répartis sur 500 km de voies navigables à proximité des grands bassins de consommation. En moins de deux ans, Haropa a enregistré près de vingt implantations.
L’agence de développement économique du Havre enregistre une forte demande d’entrepôts, ce qui démontre tout l’intérêt des logisticiens et des chargeurs. Un des derniers exemples en date, le groupe allemand Röhlig Logistics, expert dans les solutions pour le transport aérien et maritime, a renforcé son réseau mondial en choisissant Le Havre, en septembre, pour proposer une offre logistique. Le groupe, qui compte huit agences en France et a enregistré un chiffre d’affaires de 80 M€ en 2012, a donc ouvert son premier entrepôt havrais. Le site s’étend sur 6 000 m2 dédiés à l’entreposage, dépotage-empotage de conteneurs, préparations de commandes, cross-docking et logistique e-commerce. Ces activités effectives depuis fin août seront suivies d’activités liées à la supply chain dès le premier trimestre 2014. Le choix de Röhlig est largement motivé par la présence de Port 2000 qui est en capacité d’accueillir les nouveaux navires de 18 000 EVP, mais aussi par la possibilité de regrouper des activités logistiques jusque-là sous-traitées.
Intérêt des industriels
Les industriels s’intéressent également de près à la zone portuaire. Estener, la première usine fabriquant du biodiesel à partir de graisses animales non consommables en France, s’est implantée parc Bossière. Le groupe Les Mousquetaires et Saria France (groupe d’équarrissage) ont porté le projet. L’usine, qui représente un investissement de 40 M€, a officiellement démarré sa production au mois de septembre. Le site devrait produire 75 000 t de biodiesel par an. Le choix du Havre n’est pas lié au hasard. Le groupe Les Mousquetaires veut privilégier l’expédition maritime et fluviale pour renfoncer le caractère écologique du biodiesel. La proximité des gisements de déchets d’animaux non consommables du Grand Ouest permet également de limiter les transports. Le site Estener, qui s’étend sur 4 ha, a été conçu comme une plate-forme permettant d’être approvisionnée par voie maritime, fluviale et par camion. Autre avantage, il dispose également d’un pipeline. Les porteurs du projet qui devait voir le jour à Lisieux ont finalement opté pour Le Havre.
Autre bonne nouvelle pour la zone industrialo-portuaire du Havre, l’implantation programmée du Norvégien Odfjell. Odfjell et le Grand port maritime du Havre (GPMH) ont signé un protocole de réservation de site en juillet pour un terrain de 32 ha situé sur le port le long du grand canal maritime. Après Rotterdam et Anvers, le géant norvégien du transport et de la logistique compte faire du Havre sa troisième plate-forme européenne. Il investit pour ce faire entre 150 M€ et 200 M€ pour développer une première phase portant sur 150 000 m3 de stockage de produits pétrochimiques et produits dérivés du pétrole. Côté calendrier, le terminal pourrait ouvrir à la fin de l’année 2017.
D’autres projets sont dans les tiroirs. Alsei, par exemple, envisage la construction d’un troisième bâtiment d’entrepôts sur le parc logistique du pont de Normandie (PLPN) dans un projet global de 150 000 m2. Prologis pense également à une expansion sur le parc du Hode. Au GPMH, on ne cache pas que d’autres grands noms devraient également s’implanter sur les zones logistiques, sans toutefois dévoiler leurs identités. « Au total, les parcs logistiques sur l’agglomération havraise représentent 725 000 m2. L’objectif du GPMH est de capter les trafics maritimes, et la logistique est un levier important. Le ratio entre le trafic et la surface logistique est encore en deça de ce que l’on peut faire », indique Emmanuel Ludot, directeur de la zone industrialo-portuaire au GPMH. En plus du PLPN1 (Parc logistique du pont de Normandie 1), le GPMH envisage également un PLPN2 qui viserait à implanter près de 170 000 m2 de bâtiments supplémentaires. « Nous faisons le travail préparatoire, des études environnementales sont lancées. Nous espérons avoir les autorisations administratives à la fin de l’année 2014 pour un début des travaux en 2015. » Autre atout indéniable, le parc frigo, une offre de terrain sur un parc logistique de 25 ha dédié à l’entreposage des produits en froid positif et négatif. Sa proximité de Port 2000 et du PIF (poste d’inspection frontalier) PEC (poste entrée communautaire) sont aussi des avantages que le GPMH met régulièrement en avant. « L’objectif est également pour nous de capter des logisticiens qui pourraient tirer profit du futur chantier multimodal. Nous avons un autre impératif pour nos clients, c’est de mobiliser le foncier en heure et en temps et d’anticiper la demande. Il faut être en capacité d’offrir un terrain en un an. Commercialement parlant, c’est quelque chose d’essentiel », rappelle Emmanuel Ludot.
Logistique: début des travaux de RVSL amont
Tout au long de la Seine, depuis l’estuaire jusqu’à Rouen et même au-delà, Haropa Port de Rouen dispose d’espaces dédiés aux activités logistiques: pour ne citer que les plus importantes, il y a Honfleur à l’aval, Port-Jérôme/Radicatel, Rouen Vallée de Seine Logistique (RVSL), tandis qu’à l’amont de Rouen se profile le développement de nouveaux territoires comme Seine Sud et Alizay.
À Honfleur sera disponible, à terme, les nouveaux espaces du Parc d’activités Calvados Honfleur (Pach), une zone dédiée aux activités logistiques. Ils couvriront 30 ha. Plus directement en bordure de Seine, le Grand port maritime de Rouen aménage des terrains. Une première tranche a été réalisée avec la reconstruction du Quai en Seine no 1 et les terrains situés sur l’arrière de celui-ci. Une seconde phase portant sur 17 ha positionnés entre le port actuel et l’ancienne installation de stockage pétrolier est enclenchée. À plus long terme, une troisième phase verra le jour.
À Port-Jérôme/Radicatel existent d’importantes superficies disponibles (80/90 ha). Elles sont situées sur la zone Port-Jérôme II (positionnée le plus à l’aval) pour laquelle sont engagées actuellement des opérations de bouclage ferroviaire et routier, de manière à développer la multimodalité du site (maritime, fluvial, routier, ferroviaire et pipeline). Ces opérations sont conduites par la Communauté de communes Caux Vallée de Seine. Ils devraient être achevés l’an prochain. La commercialisation des surfaces est assurée par l’Agence Caux Seine développement, dont la Communauté de communes est membre aux côtés du Grand port maritime de Rouen et de la Chambre de commerce et d’industrie.
80 000 m2 pour RVSL amont
Sur l’ensemble du territoire d’Haropa Port de Rouen, le principal développement en matière de logistique porte aujourd’hui sur l’espace Rouen Vallée de Seine Logistique amont (RVSL amont). Il s’agit de terrains positionnés à l’amont de la zone actuelle RVSL (proche du terminal à conteneurs et marchandises diverses) et à proximité du pôle agroalimentaire constitué par Senalia et Saipol. « Les travaux de réalisation de RVSL amont ont commencé », explique Régis Soenen, directeur de l’aménagement territorial et de l’environnement au GPMR. Cette nouvelle zone, en cours de remblaiement, présente une superficie de 20 ha. L’objectif est de mener à bien les travaux d’aménagement en 2014 pour une mise à disposition en 2015. « Il sera possible d’y réaliser environ 80 000 m2.»
Plus en amont, au-delà des ponts de Rouen, existent également des possibilités de développement de zones logistiques. En premier lieu, la Crea (Communauté d’agglomération Rouen Elbeuf Austreberthe) prépare l’aménagement d’une vaste zone baptisée Seine Sud, située en bord de Seine près des communes de Saint-Étienne du Rouvray, Sotteville-lès-Rouen et Amfreville-la-Mivoie. Au total, cette zone pourrait couvrir 600 ha. Seine Sud constitue l’une des quelques grandes zones économiques disponibles au long de la Seine entre Le Havre et Paris (à côté d’autres comme Achères en région francilienne). L’un des avantages de Seine Sud est son positionnement le long de la Seine, mais aussi à proximité des voies autoroutières (A 13 et A 28 avec le contournement Est de Rouen) et ferroviaires (ligne Paris/Rouen/Le Havre). Les communes concernées en attendent beaucoup, notamment en termes d’emplois.
En remontant la Seine vers le barrage d’Amfreville sous les Monts, est également en place la zone portuaire de Port Angot – qui dépend de Chambre de commerce et d’industrie d’Elbeuf, partenaire depuis quelques mois du GIE Haropa –, et plus en amont encore, le site d’Alizay.
La zone d’Alizay se situe à proximité des espaces industriels de cette même ville où sont installées plusieurs grandes entreprises, dont le groupe thaïlandais Double-A qui a fait l’acquisition auprès du Département de l’Eure de l’usine M-Real. Le dossier d’Alizay est porté par le Conseil Général de l’Eure. Le comité de pilotage de l’étude d’aménagement de la zone a proposé dernièrement que le Grand port maritime de Rouen soit le maître d’ouvrage de la rénovation et le gestionnaire des appontements. Alizay compte actuellement deux appontements fluviaux inutilisés. Le site présenterait un potentiel de l’ordre de 300 000 t. Une réouverture est envisagée pour 2015.