Conventionnel: du lourd et du grand, et du traditionnel

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Rouen et Le Havre ont su développer une offre de service complémentaire dans le domaine des colis lourds. Les récents partenariats avec des ports intérieurs ont permis à Haropa de renforcer sa position sur cette filière qui entre dans le plan de relance portuaire du ministre: permettre aux industries d’entrer dans les ports.

Sur le site de Rouen, le traitement des marchandises conventionnelles a toujours été l’un des points forts du port de Rouen. Le savoir-faire des professionnels rouennais de la manutention a toujours été reconnu dans ce domaine. Il faut dire qu’au fil des années, Rouen a su se forger une réelle expérience dans ce secteur. Si, aujourd’hui, les volumes de farines à l’export ont diminué du fait de l’implantation de moulins dans les pays de destination, le port a vu passer jusqu’à 1 Mt il y a quelques années. Il en va de même avec d’autres produits comme le sucre.

Aujourd’hui, le trafic conventionnel de Rouen repose sur trois grandes catégories, la sacherie (farine et sucre pour l’essentiel), les produits forestiers (bois et produits papetiers) et enfin les produits métallurgiques. Dans le domaine de la farine, Rouen demeure toujours le leader français en volume d’exportations, bien que celui-ci ait fléchi. La position géographique du port joue un rôle de premier plan pour ce trafic: une partie des tonnages arrive à Rouen par la voie fluviale. Les volumes de sucre ensachés ont eux aussi perdu du volume, du fait de la réforme européenne de ce marché il y a quelques années. Globalement, le secteur de la sacherie pèse un peu plus de 100 000 t en maritime au port de Rouen (il était en hausse de 13 % l’an dernier). Ces produits peuvent être également conteneurisés.

Rouen bénéficie également d’une longue tradition dans le domaine des produits forestiers. Les importations de bois sont reçues au terminal de Honfleur (par Sea Invest Honfleur et BLP-Shipping). Cette activité marque une progression cette année. À fin octobre, le tonnage manutentionné se situait au niveau du total de l’année passée. Enfin, les produits métallurgiques (tubes, tôles, fers à béton, etc.) demeurent à un bon niveau.

Des éoliennes au matériel industriel

Le secteur des colis lourds constitue un point fort de l’activité rouennaise. Il est dominé sur place par les nombreuses manutentions d’éléments d’éoliennes. C’est ainsi que la société Normande de Manutention a traité l’an dernier 24 000 t d’éléments d’éoliennes, qui ont été mis à terre au terminal de Grand-Couronne. BLP Normande de Manutention fait usage notamment de sa grue Gottwald de 100 t de puissance pour ces travaux. Les éléments les plus lourds (les nacelles) peuvent peser jusqu’à 50 t. D’autres opérateurs portuaires participent aux trafics de colis lourds. C’est notamment le cas de la société Promaritime, qui assure le suivi portuaire de nombreux éléments industriels, voire davantage en fonction des réalisations. Plusieurs pièces très lourdes ont ainsi été embarquées, leur pré-acheminement depuis la région parisienne étant le plus souvent confié au transport fluvial. Cela a été le cas pour le chargement d’une colonne de 270 t, longue de 46 m pour 6,10 m de largeur et 6,20 m de hauteur. Cette pièce, arrivée par automoteur, a été mise à bord du cargo spécialisé HHL-Volga à destination de la Corée du Sud. Le navire a fait usage de ses propres moyens de manutention pour procéder au chargement.

Au Havre, le trafic est en pleine forme

En 2013, le volume des colis exceptionnels pour Haropa s’est élevé à 700 colis lourds pour Le Havre. Côté infrastructures, la remise en état de la bigue terrestre du port du Havre en novembre 2012 a permis de l’adapter aux colis lourds de 650 t et a augmenté le volume d’activité. Cet équipement devrait permettre de fixer des clients comme EDF au Havre. Les tourets de câbles représentent environ 75 % de l’activité avec deux clients, Prysmian, dont le trafic est stable, et Silec, dont les trafics sont en hausse. Le trafic de machines, pièces et structures métalliques est en hausse notamment en caisses OOG sur des conteneurs flats avec des sociétés comme Sidel, Amada, Dresser ou Charlatte (réservoirs).

Le volume des colis lourds de type EDF, Alstom, Areva, Technip ou encore Fouré Lagadec est également en hausse. Le premier semestre 2013 a notamment été marqué par de grosses opérations pour Total avec des colis de toutes tailles destinés à la plate-forme de Normandie. Du côté des nouveautés, l’arrivée de FMC a été remarquée pour un trafic de têtes de mâts de forage. De plus, Haropa détient toujours le trafic pour Ariane Espace.

Une quarantaine d’acteurs au Havre

Au Havre, les professionnels spécialement dédiés au transport et à la manutention de ces colis représentent une quarantaine d’acteurs. Ce sont des manutentionnaires, des commissionnaires en transport, des opérateurs de transport (fer, fluvial, route).

Avec un trafic global de 1 200 colis lourds par an, le cluster portuaire de la Seine espère pouvoir atteindre un objectif de 1 500 colis lourd par an. EDF et Areva, avec la filière éolienne, devraient représenter de belles opportunités de trafics. Les terminaux de l’axe Seine bénéficient au total de 27 postes colis lourds répartis de la manière suivante: 13 au Havre, cinq à Rouen et neuf à Paris. Cette filière des colis lourds a aussi profité des partenariats signés récemment entre Haropa et des ports comme Gron, Nogent sur Seine, Longueil-Sainte Marie et Saint-Leu d’Esserent.

Pour consolider sa position dans cette filière, Haropa s’est engagé dans une stratégie de communication vers ses clients en participant à des salons, notamment Breakbulk à Anvers, aux côtés d’une douzaine de partenaires.

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