Au cours de l’année 1934, plusieurs articles du Journal de la Marine Marchande (JMM) font part des avancées des travaux du port de Pointe-Noire, « complément logique » de la construction du Congo-Océan, voie ferrée de 515 km qui relie Brazzaville à Pointe-Noire, inaugurée officiellement le 10 juillet de la même année. Le JMM revient sur la longue mise en place de ces deux projets qui ont pour vocation de permettre à Pointe-Noire « de jouer, tôt ou tard, dans l’Afrique équatoriale, le rôle de Dakar et Casablanca au nord ».
Après plusieurs missions d’études menées à partir de la fin du XIXe siècle, une première loi en juillet 1909 a autorisé l’émission d’un premier emprunt destiné à la recherche d’un tracé définitif et d’une structure maritime. Une seconde, en février 1914, permet un emprunt pour procéder à la construction de la ligne. Retardés par la guerre, les travaux n’ont commencé qu’en février 1921. Le tracé de la voie ferrée est alors remanié afin de permettre le raccordement avec les réseaux du Congo et de l’Afrique du Sud. Le dernier rail est posé le 29 mai 1934. En juin, 3 330 t de marchandises ont été transportées sur ces voies, puis près du double en septembre.
Le nouvel équipement du chemin de fer peut alors faire face à un trafic annuel de 150 000 t dans chaque sens. Avant même le début du développement du port, ces voies ferrées permettent à l’ancienne Afrique équatoriale de fournir à la France des matières premières (cuivre, or, coton, café ou bois). Le JMM mentionne également la mise en place d’un projet de recherches de pétrole dans la région et ainsi une matière première potentielle supplémentaire à transporter.
Avant les travaux portuaires, Pointe-Noire ne possède encore qu’un wharf capable de travailler au rythme de 800 t par jour. Les plans du port alors en construction prévoient une extension « quasi illimitée » en trois étapes. En 1939, la longueur des quais doit atteindre 750 mètres avec quatre postes, et 12 mètres de tirant d’eau ainsi qu’une surface utilisable des terre-pleins qui atteindrait 40 hectares. L’infrastructure prévoit par ailleurs une accessibilité pour les plus grands navires. Une extension des quais sur 2 250 mètres est prévue. La troisième étape, mentionnée à titre d’indication, prévoit un allongement des quais de plus de 5 000 mètres et un agrandissement de la surface de terre-pleins sur plus de 130 hectares.