Le 8 avril 2009, le Mærsk-Alabama est attaqué par des pirates au large de la Somalie. Un événement que le Journal de la Marine Marchande n’a pas manqué de relater dans ses colonnes. Paul Greengrass a donné une nouvelle vie à cette prise d’otage en réalisant le film Capitaine Phillips. Pour le grand public, ce film est plus proche du documentaire que de la fiction. Pour les amateurs avertis, l’attaque par les pirates est un peu romancée sans pour autant tomber dans les clichés. Les critiques de cinéma ne tarissent pas d’éloges sur la capacité du réalisateur, Paul Greengrass, de donner vie à un nouveau genre, le « docudrame », à mi-chemin entre drame et documentaire. Il est vrai que le réalisateur a poussé sa version cinématographique dans les moindres détails en allant tourner sur les bordées d’un navire de Mærsk en pleine mer. Le choix de ce navire n’est pas anodin. Le Mærsk-Alabama a été le premier navire sous pavillon américain à avoir été pris par des pirates depuis le début du XIXe siècle.
Le rôle du Capitaine Phillips est interprété par Tom Hanks, plusieurs fois « oscarisé » mais surtout l’homme aux multiples facettes. De Forrest Gump à Philadelphia en passant par Seul au monde, Apollo 13 et Il faut sauver le soldat Ryan, Tom Hanks a su interpréter des personnages bien différents. Pour incarner le capitaine Phillips à l’écran, l’acteur n’a pas hésité à aller rendre visite au « héros » de ces faits. Il lui a avoué que ce film n’était pas toute l’histoire mais qu’il essayerait d’incarner au mieux les faits. Les pirates sont interprétés par quatre acteurs aux origines d’Afrique orientales. Deux ont des origines somaliennes et les deux autres viennent du Kenya.
En devenant un film, l’histoire du Mærsk-Alabama montre au grand public les réalités du métier de marin d’aujourd’hui, avec ses risques comme la piraterie.
Dans les coulisses de la navigation
Lors de l’attaque du Mærsk-Alabama, les pirates ont pris en otage le Capitaine Phillips pour l’emmener avec eux dans le canot de sauvetage. Finalement, après plusieurs jours, le capitaine a été libéré. Outre les conditions de navigation et le stress lié à ce genre d’attaque, le film montre toutes les facettes de la conduite de ce type de navire. « Nous entrons dans les coulisses de la navigation, a souligné un commentateur. Nous voyons la terre depuis la mer. »
La piraterie demeure un fléau sur les mers du monde. Lors de son rapport du troisième trimestre, le Bureau maritime international a estimé aux environs de 10 le nombre d’attaques de pirates au large de la Somalie, contre 70 sur les neufs premiers mois de 2012, ce phénomène a malgré tout eu des conséquences non négligeables pour le commerce international.
Depuis sa libération, le Mærsk-Alabama a été l’objet de quatre nouvelles attaques. Toujours en navigation entre le Moyen-Orient et la côte orientale d’Afrique, le navire tend à devenir un symbole de la résistance à la piraterie.