Au début des années 2000, l’entrée en flotte d’un porte-conteneurs de plus de 15 000 EVP relevait plus du fantasme des armateurs mégalomaniaques que de la réalité. Il n’aura pas fallu longtemps pour voir arriver ces géants des mers. Et bien entendu, ce sont les trois premiers armateurs du classement qui, les premiers, ont aligné ces navires. Le groupe CMA CGM avec le Jules-Vernes, les navires de la classe Triple E de Mærsk et ceux de MSC.
En 2011, les 100 premiers armateurs ont rassemblé une flotte de 15,12 MEVP. En cette fin d’année 2013, ils rassemblent 16,5 MEVP. La progression, d’environ 8,3 % en deux ans, est la conséquence des commandes faites lors de la première décennie de ce siècle. Désormais, les commandes de navires se tassent. Les quatre premiers opérateurs, Mærsk, MSC, CMA CGM et Evergreen ont toujours un carnet bien rempli mais en réduction par rapport aux années précédentes. Avec 40 navires pour une capacité totale de 457 029 EVP, MSC fait figure de premier client des chantiers navals. Un surplus de commandes qui ne devrait pas changer la position de ce tiercé de tête. Même si les deux premiers armateurs vont avoir tendance à se rapprocher, l’ordre établi depuis plusieurs années restera inchangé.
MSC a commandé 40 navires
Le second armateur à avoir un carnet de commande bien rempli est Evergreen, qui attend 24 navires pour 251 875 EVP de capacité dans les prochaines années, sans que ces entrées en flotte ne changent l’ordre établi.
Parmi les sociétés de ce top 100, Yang Ming Line et UASC ont un carnet de commande également plein avec des navires de plus de 10 000 EVP en attente.
Le tassement de ces commandes est perçu, par les observateurs de ce secteur, comme une réponse à la surcapacité ambiante. Les taux de fret ont perdu de leur teneur au cours des dernières années. Les opérateurs cherchent désormais à rattraper les années difficiles en réduisant la flotte. Après avoir constitué des groupes gigantesques, c’est au tour des alliances de prendre des allures démesurées. La constitution du P3, regroupant Mærsk, MSC et CMA CGM sur les lignes est-ouest en est un exemple. D’autres alliances de ce gabarit pourraient, dans les prochaines années, apparaître sur d’autres rotations. La concrétisation de cette alliance reste encore suspendue aux autorités de la concurrence en Europe, en Amérique et en Asie.