Ce nouvel échec semble condamner un peu plus la perspective de voir se développer l’exploitation pétrolière dans les eaux guyanaises, même si Shell ne perd pas espoir. Le géant anglo-néerlandais envisage de creuser d’autres puits avant 2016. « L’année 2014 sera une année blanche en termes d’opération mais nous allons prendre le temps d’analyser les échantillons des cinq forages et les données brutes sismiques faites sur une autre zone du permis d’exploration », a déclaré la compagnie. Le coût total du programme d’exploration a été évalué autour de 500 M$.
Le navire de forage va reboucher le puits de 6 460 m de profondeur et quitter la zone. Le groupe et ses partenaires pourraient demander l’autorisation d’effectuer d’autres forages sur le permis, valable jusqu’à mi-2016, après une période d’analyses. Une procédure qui nécessitera des délais administratifs assez longs, d’autant que l’autorisation est soumise à enquête publique et que la France est en train de réviser son code minier qui régit notamment les forages pétroliers.
Après une découverte initiale de pétrole par le Britannique Tullow Oil en 2011 lors d’un premier forage, Shell est devenu l’opérateur du permis dit de « Guyane maritime » et a obtenu une autorisation pour une campagne de quatre forages supplémentaires, qui se sont tous avérés infructueux. « C’est frustrant, mais il faut être patient. Si vous prenez la mer du Nord qui est aujourd’hui une grosse zone d’exploitation, il aura fallu 20 forages d’exploration pour trouver un système commercial », c’est-à-dire un ensemble de gisements suffisamment importants pour que leur extraction soit rentable, a souligné la porte-parole de la compagnie.