Réuni à partir du 22 octobre pour 3 jours au Canada, le Conseil de l’Arctique devait discuter des mesures à mettre en place pour renforcer la sécurité dans le Grand Nord alors que de plus en plus de navires empruntent cette route maritime. Telle était en tout cas la volonté exprimée par la représentante du Canada, actuellement en charge de la présidence tournante de ce forum intergouvernemental rassemblant les huit nations riveraines de l’Arctique et douze pays observateurs. Avec la fonte accélérée de la banquise, les compagnies maritimes s’intéressent de plus en plus à la route du nord-ouest qui relie les océans Pacifique et Atlantique via un dédale d’îles canadiennes. En 2012, plus de 46 navires ont transité par ce passage, à comparer avec seulement 4 en 2010. « Une marée noire occasionnée par un navire dans les eaux de l’Arctique, alors que la période de navigation s’allonge, pourrait avoir des conséquences graves pour l’environnement et les emplois des populations nordiques », a déclaré la représentante canadienne. Et ce d’autant plus qu’Ottawa ne dispose pas de moyens d’interventions adaptés à un éventuel accident. Le Canada a encore indiqué vouloir se lancer dans la rédaction de directives pour réglementer le tourisme en Arctique où les navires de croisière sont aussi de plus en plus nombreux.
Un exemple des cargaisons passant par la route du nord-ouest
Au moment où se réunissent les huit pays membres du Conseil de l’Arctique et les douze pays observateurs, un cargo sud-coréen, le Stena-Polaris, a effectué le trajet par la route du nord-ouest. À son bord, une cargaison de 44 000 t de naphta a relié en un peu plus d’un mois la Russie à la Corée du Sud. « La période favorable à une telle traversée et la taille des cargos augmentent, a indiqué le ministère sud-coréen, en charge de ce projet de transport pilote. La route du nord-ouest a le potentiel de devenir un immense marché pour le transport par cargo. »