Le 22 octobre, le président de la Federal Maritime Commission, Mario Cordero, a invité ses homologues européen et chinois à bien vouloir participer à un sommet mondial de la « régulation » afin d’examiner les conséquences prévisibles de la future alliance P3. Formée par CMA CGM, Mærsk Line et MSC, ce vessel sharing Agreement devrait, selon ses membres, être opérationnel au printemps 2014 sur toutes les lignes est-ouest. La FMC rappelle que selon les informations fournies par Mærsk, la part de marché de l’alliance P3 serait d’environ 42 % en sortie d’Extrême-Orient vers l’Europe; de 24 % vers les États-Unis; et de 40 à 42 % sur le transatlantique. La P3 serait gérée depuis de nouveaux centres situés à Londres et Singapour avec un effectif de l’ordre de 200 personnes. Son patron est déjà désigné, il s’agit de Mikel Jensen cadre dirigeant de Mærsk Line.
Willian P. Doyle, commissaire de la FMC explique de l’une de ses interrogations a pour origine des articles de presse selon lesquels la flotte des trois compagnies doit passer de 346 navires à 255 lorsque l’alliance sera totalement opérationnelle: « J’aimerais en savoir plus sur les conséquences que cette réduction de flotte aura sur les consommateurs, les chargeurs et les terminaux américains. » Willian P. Doyle a également souligné que Mærsk Line est la plus importante compagnie sous pavillon américain présente sur les marchés internationaux. « À ce titre, je ne voudrais pas que des décisions prises dans le cadre de l’alliance P3 aient des conséquences négatives sur la flotte américaine exploitée à l’international. »
Richard A. Lidinsky, autre commissionnaire de la FMC enfonce un clou cruel: « Il est clair que la mise en œuvre de P3 est en marche comme si elle avait déjà obtenu l’accord des autorités de la concurrence alors qu’il n’existe aucun dépôt de demande significative d’autorisation aux États-Unis, en Europe ou en Chine. Raconter de belles histoires dans la presse ne constitue pas une analyse détaillée des possibles conséquences de cette réorganisation majeure. »
Dès que la demande d’autorisation sera déposée à la FMC, toutes les parties américaines concernées seront invitées à exprimer par écrit leurs commentaires, a expliqué le président.
La Méridionale: un chiffre d’affaires en baisse
La Méridionale, filiale de transport maritime du groupe Stef, spécialisé dans la logistique du froid, voit son chiffre d’affaires baisser de 1 %, à 31,5 M€. Le marché du fret au départ de Marseille continue de souffrir avec une diminution des marchandises transportées de 4,7 % pour La Méridionale. L’activité passagers reste satisfaisante mais ne suffit pas à couvrir la baisse de l’activité fret. La Méridionale a signé le 8 octobre un contrat portant sur la nouvelle délégation de service public relative à l’exploitation de la desserte maritime, fret et passagers, au titre de la continuité territoriale entre les ports de Corse et le port de Marseille.