Trop de paperasserie dans le shipping

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Publiée en 2011, la première étude porte sur le ressenti des navigants danois. La deuxième sur celui des sédentaires en 2012. Compte tenu des résultats, le ministre a souhaité savoir si ce sentiment de lourdeur inutile était internationalement partagé: il n’a pas été déçu.

Concrètement, les navigants danois estiment qu’ils consacrent 20 % de leur temps de travail à des tâches qui n’apportent aucune valeur aux efforts faits pour les réaliser. Pour les sédentaires, le pourcentage n’est que de 9 %. Les équipages « internationaux » (59 nationalités en tout) estiment, sur la base d’un questionnaire qui leur a été envoyé, à 30 % le temps perdu à des fardeaux administratifs. De façon a priori rassurante, les navigants danois et internationaux trouvent « barbantes » les mêmes tâches administratives.

Les auteurs soulignent que les navigants et les sédentaires comprennent l’objectif poursuivi par la majorité des procédures, mais beaucoup s’interrogent sur leur utilité réelle.

Peu de différences culturelles

Onze observations sont détaillées dans le rapport intitulé Administrative burdens in the maritime sector. Il n’y a pas ou peu de différences culturelles chez les navigants en matière de perception de fardeaux administratifs. En ce qui concerne la sécurité du navire, la réalisation d’exercices et la bonne tenue des livres de bord et autres registres sont considérés comme faisant partie du métier.

Concernant les règles relatives à la sûreté du navire (code ISPS), la réception est bien plus nuancée: 50 % des navigants danois les jugent ennuyeuses car, estiment-ils, elles ne conduisent pas à l’objectif recherché qui est le renforcement de la sûreté. 27 % des équipages internationaux partagent ce point de vue. Ainsi, par exemple, en quoi est-il efficace d’avoir un marin posté 24 h/24 h à la coupée lorsque le navire est en escale dans un port sûr employant des gardes de métier?

Sujet plusieurs fois évoqué par le passé, la génération de paperasserie due aux inspections et autres vetting de navire, en particulier de pétroliers, « épuise » les navigants qui jugent disproportionné le niveau de détail demandé. Les armateurs danois estiment également que le niveau d’exigence de leur administration est également disproportionné par rapport au but recherché qui n’est pas nécessairement bien perçu.

Pour finir c’est la somme des petites tâches administratives qui se sont accumulées au fil des années qui commence à devenir contre-productive.

Courageux, le ministère danois du Transport maritime explicite sa méthodologie pour réduire ces tâches inutiles.

Il pourrait être instructif de s’intéresser également au ressenti dans la mise en œuvre des procédures des grandes entreprises terrestres.

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