Le 10 septembre, la Commission européenne a annoncé la mise en œuvre du nouveau programme d’action pour le secteur fluvial, baptisé Naiades 2. Ce dernier succède à Naiades 1, instauré en 2006 pour sept ans. Pour Siim Kallas, commissaire chargé des Transports, il s’agit « d’aider le secteur du transport par voie navigable à devenir, à plus long terme, un secteur d’activité de haute qualité ». Le réseau des voies navigables européennes couvre 20 États membres et compte environ 37 000 km de fleuves et canaux sur lesquels sont transportées quelque 500 Mt de marchandises chaque année. Ce volume représente 6 % du total du fret acheminé annuellement au sein de l’Union européenne. Le programme Naiades 2 a pour ambition de faire progresser la part modale de la navigation intérieure européenne. Les voies d’eau européennes peuvent jouer un rôle important dans le cadre du report modal « en soulageant les axes routiers et ferroviaires ». Toutefois, « le potentiel de ce mode de transport n’est pas pleinement exploité. Et des pans entiers du secteur sont confrontés à des difficultés économiques ». La demande de transport fluvial demeure faible alors que la capacité augmente continuellement, ce qui entraîne un déséquilibre entre l’offre et la demande, une pression sur les prix, une baisse de l’utilisation des capacités, une diminution de l’emploi et de la rentabilité, continue le document de la Commission.
Des mesures dans quatre domaines
Aussi, les mesures du programme Naiades 2 ont pour objectif d’améliorer les conditions de l’activité de la navigation intérieure et d’accroître ses performances économiques et environnementales. Elles sont réparties autour de quatre grands thèmes. Le premier porte sur la qualité des infrastructures et l’intégration du secteur dans la chaîne logistique. Il s’agit ici de faire en sorte que les voies d’eau soient bien entretenues et mieux connectées aux autres modes de transport. Les maillons manquants entre les différents bassins doivent être mis en place et les goulets d’étranglement supprimés. « Le nouveau mécanisme pour l’interconnexion en Europe et les orientations du RTE-T donnent la priorité aux nouvelles possibilités de financement pour la navigation intérieure », rappelle la Commission. Le deuxième domaine d’action du programme Naiades 2 propose de « rendre l’activité moins polluante en réduisant les émissions et en promouvant l’innovation ». En effet, si le transport par voie navigable est économe en énergie, sûr et silencieux, ses progrès en matière de réduction des émissions de polluants atmosphériques ne sont pas à la hauteur de ses performances et en retard par rapport aux autres modes. La Commission va encourager les combustibles de substitution comme le gaz naturel liquéfié (GNL) en modifiant les règles pour permettre son utilisation. Les limites d’émission pour les moteurs neufs et pour ceux déjà en service vont être réexaminées. Concernant l’innovation, la Commission « invite le secteur à développer une feuille de route pour la recherche et le développement ». Là aussi, le mécanisme pour l’interconnexion en Europe devrait aider au financement. La troisième série de mesures de Naiades 2 vise à supprimer les obstacles à l’accès aux emplois et à la mobilité, à valoriser les qualifications et les carrières. Sachant que « la structure de la pyramide des âges des travailleurs devrait se traduire par une augmentation des départs dans les 10 ans à venir. Sur certains segments du marché, 50 % des salariés ont plus de 50 ans ». Le dernier domaine d’action de Naiades 2 concerne « l’amélioration de la gouvernance ». Des mesures institutionnelles et législatives devraient être prises afin de remédier à la duplication des règles, aux chevauchements des cadres juridiques et des compétences des différentes instances. Une première étape a déjà été réalisée avec l’accord administratif entre les services de Bruxelles et de la Commission centrale pour la navigation du Rhin.