« Le bois est une activité du passé. » La sentence est de Dominique Marquis, responsable de la relation clients au Grand port maritime. L’historique trafic de grumes en provenance d’Afrique a longtemps fait vivre le port rochelais. Mais il s’est effondré au cours des dernières années pour ne plus devenir qu’un épiphénomène. De 250 000 t en 2006, il est tombé l’an dernier à 65 000 t et devrait encore baisser cette année à 50 000 t. Cet effondrement est dû à l’évolution de la réglementation concernant le contrôle des forêts sous l’impulsion d’un marché qui demande davantage de lisibilité. Il est aussi à la progression de la transformation en amont, les pays producteurs souhaitant ainsi en conserver la valeur ajoutée.
Un redémarrage dû à trois facteurs
Ce manque sur les grumes est comblé par l’augmentation du trafic de pâtes à papier. Ces dernières, après avoir longtemps stagné autour de 550 000 t, sont à nouveau en progression et devraient atteindre cette année les 700 000 t. Les raisons de ce redémarrage sont liées à trois principaux facteurs. D’une part, les conditions nautiques qu’offre le port et qui permettent d’accueillir à toute heure les navires en provenance d’Amérique du Sud. Ensuite, l’importance des capacités de stockage couvert. Et enfin, les bons services assurés par l’OFP et qui ont permis au port de revenir sur des marchés négligés par le fer et la SNCF. Les papeteries de Rhône-Alpes et celles de Condat en Dordogne sont désormais servies régulièrement. « Ces marchés n’étaient pas perdus, souligne Dominique Marquis, mais ils sont aujourd’hui cadencés, ce qui facilite la gestion des industries concernées. »
« La Rochelle est devenu un hub pour la distribution de la pâte à papiers, observe-t-il encore. C’est le premier port français sur ce trafic et il fait office de supermarché pour les clients. »