Les machines de production d’engrais azotés pour l’agriculture sont démontées depuis début septembre, rapatriées à Saint-Malo. La maison mère, le groupe Roullier, qui produit 2 Mt d’engrais par an, récupère la fabrication du site nantais. D’une capacité de 180 000 t, l’usine nantaise Timac a cessé sa production depuis mai 2012. L’usine, qui a pris en 2007 la suite de la Société nantaise des engrais, ferme définitivement. Les 24 salariés restés affectés à la maintenance du site sont licenciés. Sur les 40 salariés de l’effectif de l’usine, 16 sont déjà partis, dont une dizaine en départs volontaires, retraite, reconversion individualisées… En 2009, l’usine a subi un arrêt de douze mois. Les salariés ont alors pourtant consenti des efforts, chômages partiels saisonniers, travail sur d’autres sites.
En toile de fond de cette fermeture, la forte baisse du marché du fertilisant conventionnel. La production dans l’ouest de Timac se recentre sur les usines de Saint-Malo et Tonnay-Charente. Sollicités, les dirigeants du groupe Roullier et du port n’ont pu être joints.
Port et tonnage, une équation à plusieurs inconnues
Déjà cinq ans que la réforme des ports est entrée sur les quais. Le temps des plans stratégiques est revenu. Aujourd’hui, l’heure est au bilan des réalisations. Ces plans ont été élaborés dès la fin 2008, en pleine période de croissance économique, alors qu’ils se sont déroulés dans une période de crise grave au niveau mondial. Une crise dont personne n’aurait imaginé les conséquences planétaires. L’Europe peine à sortir la tête de l’eau, la Chine jugule son inflation et les États-Unis ont fini de broyer du noir, mais tout cela reste convalescent. Il reste qu’aujourd’hui, peu d’analystes s’aventurent à imaginer de quoi demain sera fait. Que dire d’un plan stratégique à cinq ans, ou mieux, à quinze ans, comme le fait Haropa? Même si Jacques Attali propose une vision du port en 2050, l’exercice est facile, il ne sera certainement pas là pour affronter les critiques en 2050. Ces plans stratégiques doivent avant tout résoudre l’équation entre tonnage, situation économique mondiale et budget. Mettre en perspective des données économiques avec des incidences financières dépendant de structures politiques mouvantes est une équation à trop d’inconnues pour donner cela à des intellectuels. Et cette nouvelle manie des plans stratégiques a été abandonnée dans bien d’autres pays. Au lieu de regarder un port par son tonnage, c’est surtout de son organisation sociale que découle sa productivité. Et, dans les plans stratégiques, le social n’entre même pas dans les annexes. En attendant, Anvers revendique la place de premier port français. Quel plan stratégique saura nous démontrer le contraire?