L’activité de l’association La Touline évolue. Si son socle traditionnel de bureau de placement centralisant des annonces et offres d’emploi maritimes demeure avec un suivi des candidats, ses missions s’étoffent vers la formation et la validation des acquis d’expérience (VAE). C’est d’ailleurs ce qui doit contribuer à sortir du rouge les comptes de l’association reconnue d’utilité publique qui vient de traverser trois exercices comptables déficitaires. 2012 aura vu les comptes remis à flot.
Relever le niveau des certificats
Pour l’armement Bourbon offshore, l’association basée à Brest – mais disposant de bureaux à Lorient, Nantes, Marseille et La Seyne-sur-Mer – a développé un programme sur mesure. L’armement s’équipant de navires plus puissants avait besoin de chefs mécaniciens brevetés 8 000 kW. Ses effectifs étant plutôt dotés des brevets 3 000 kW, une session de formation pour relever le niveau de leurs certificats est entreprise pour 80 salariés, avec la direction inter-régionale de la mer en région Paca. Les derniers doivent obtenir leur nouveau brevet avant la fin 2014. Pour Boluda, le groupe espagnol de remorquage portuaire, un autre programme de formation a été réalisé pour du personnel en situation de chômage partiel. « C’est nouveau pour La Touline. On développe ces programmes de formation VAE depuis deux ans, confie Armel Le Strat. Lintérêt est double. Ça permet au marin d’échapper au régime dérogataire. On sait que quand une entreprise est en difficulté, ce sont les dérogataires qui sont en premier rétrogradés, voire licenciés. L’armement y gagne aussi à avoir tous ses équipages en règle vis-à-vis de STCW95, sans avoir besoin de demander des dérogations tous les six mois. »Après une information sur les tenants et les aboutissants de la VAE, La Touline décharge le marin de la partie administrative du dossier. Puis les formateurs font se remémorer les expériences, les compétences du parcours du marin qu’il aura pu oublier. « Au départ, tout le mon de pense ne rien savoir faire… Puis on prépare au jury en simulant une présentation pour déstresser le candidat », confie Anne Le Page, la directrice.
Mais si La Touline participe aussi à des salons et événements présentant les métiers maritimes, l’activité de base, l’accompagnement des marins cherchant des embarquements, est toujours la priorité: « 80 % de nos adhérents sont des personnels d’exécution issus de la filière professionnelle. » En 2012, grâce à la Touline et ses liens avec les armements, 164 marins ont été placés, soit un taux de 57 %, en hausse malgré la baisse sensible du nombre d’offres, des compagnies de ferries, des armements pétroliers et des autres.