Autoprotection du navire: gagner du temps

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Contre la piraterie, l’augmentation de la vitesse au-delà de 18 nœuds complique l’abordage. Les armements ont aussi tenté de retarder l’assaut, puis de ralentir la progression des assaillants à bord, et de mettre l’équipage à l’abri dans une « citadelle » retranchée.

Premières mesures, herses et frises de fil de fer barbelé installées le long du bordé, en permanence ou déployées en cas d’attaque mais à usage unique. L’électrification des barbelés est impossible sur les pétroliers et transports de gaz. Pinces coupantes, gants et couverture recouvrant le dispositif ont vite eu raison de ces défenses rudimentaires. Un ingénieur allemand a breveté un système de chaînes mises en rotation, ceinturant le navire par une série de moulins dissuasifs. Inutilisable. Si le laser éblouissant et haut-parleurs invalidants n’ont pas fait leurs preuves, le navire du futur sera truffé de pièges et de défenses non létales pour repousser les assauts. Les canons à eau opérés à distance évitent déjà aux marins de servir de cible. Les filets mouillés autour du navire peuvent entraver l’approche d’embarcations légères. Blinder la passerelle ne protège que des tirs d’armes légères, pas des lance-roquettes, contre lesquels des grilles visent à « annihiler le fonctionnement de la tête militaire ».

Systèmes de détection sonore et caméras renseignent sur la position des assaillants à bord. Pour mettre au plus vite l’équipage au complet à l’abri, la « citadelle », pièce blindée où attendre des secours en protégeant la vie des marins, évite la prise d’otages en faisant perdre du temps aux pirates. Où cacher cette citadelle? Trop repérable, la passerelle est déconseillée. L’instauration d’une fausse citadelle, simple porte blindée, siglée, peut retarder les pirates. Pour l’amateur, l’équipement de cet espace retranché doit équilibrer surpoids, protection à la menace et surcoût de l’aménagement. « Le local de barre est enterré dans la structure mais parfois entouré de ballasts que repèrent les pirates. Qui plus est, c’est un local peu confortable, plein d’huile secondaire », souligne Gérald Lefèvre chez Sagem-Amefo qui réalise des blindages civils. Il préconise un « endroit banalisé, discret, pour que les pirates perdent du temps à le chercher », fortement blindé « puisque le réflexe des pirates c’est de tirer à travers les parois ».

Ce local sécurisé dont même la ventilation, élément de vulnérabilité, doit être protégée, peut être équipé de retours de barre et des fonctions essentielles de navigation, de retours de caméras surveillant les mouvements des pirates, de liaisons avec l’extérieur, une issue de secours.

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