Vracs liquides: un trafic porté par les investissements

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Les vracs liquides ont été moins affectés par la crise que d’autres types de trafics. Le pic de 2007 (150,4 Mt) a été retrouvé en 2011 et les statistiques de 2012 font état d’une progression de 2 % à 153,5 Mt. Le chiffre global masque cependant des évolutions très différenciées selon les types de trafics.

Celui du pétrole et des produits raffinés, qui représente les trois quarts du flux total, a bénéficié de la situation particulière du raffinage espagnol. À la différence d’autres pays européens, aucune des huit raffineries situées dans la péninsule n’a été fermée et des investissements importants de modernisation ont même été engagés dans certaines d’entre elles afin de réduire le déficit de l’Espagne en distillats moyens (gazole et kérosène). Le principal projet est le doublement de la capacité de la raffinerie de Repsol à Carthagène à 220 000 barils/jour dont la moitié correspond aux distillats moyens. L’inauguration officielle a eu lieu en avril 2012. L’investissement a atteint 3,15 Md € et représente, selon Repsol, le plus gros investissement industriel jamais réalisé en Espagne.

En avril 2013, un autre projet de grande ampleur a été inauguré à la raffinerie de Repsol à Muskiz près de Bilbao: l’unité de réduction de fioul (URF), destinée à augmenter la capacité de produits tels que l’essence, le gazole, le butane et le propane. Grâce à ces deux projets, l’Espagne améliore sa capacité de production en produits « nobles » et peut se positionner comme plate-forme d’exportation. La modernisation de la raffinerie de Carthagène a entraîné une hausse du trafic de vracs liquides de 35,4 % en 2012 à 24,2 Mt. La reprise est également perceptible à Bilbao.

Les opérateurs portuaires ont également accru leurs investissements de façon significative. Tepsa, filiale à 100 % du groupe français Pétrofrance, a finalisé un plan d’investissement ambitieux destiné à augmenter sa capacité de stockage à Barcelone, Tarragone et Valence. Barce­lone, qui dispose d’un terminal dédié, près de l’entrée du port, le quai de l’Énergie, se positionne comme un hub de trafic en Méditerranée. En avril 2012, la société catalane Meroil et Litasco, filiale du groupe russe Lukoil, ont inauguré leur nouveau terminal conjoint. Celui-ci offre une capacité totale de 360 000 m3 grâce à treize nouveaux réservoirs qui viennent s’ajouter aux 32 existants dans le terminal actuel de Meroil. La capacité totale a ainsi été portée de 650 000 m3 à un peu plus de 1 Mm3, ce qui en fait le principal terminal espagnol en Méditerranée. Le groupe catalan Tradebe a inauguré, en avril 2013, un terminal de réception, stockage, mélange et réexpédition de produits pétroliers en vrac, soit une capacité globale de 450 000 m3 sur une superficie de 60 000 m2.

Des investissements en cours de réalisation

Sur la côte méditerranéenne, d’autres investissements sont en cours de réalisation. À Tarragone, l’extension du quai de la Chimie est pratiquement achevée. Vopak a inauguré en mars 2013 son terminal dans le port d’Algésiras, qui devrait apporter un trafic supplémentaire de 4 Mt/an, et a déjà sollicité une augmentation de capacité. La société espagnole VTT a annoncé son intention d’investir dans un centre de stockage (540 000 m3). Sur la façade atlantique, à Bilbao, le projet d’extension du quai de Punta Sollana (de 350 m à 680 m) devrait permettre l’accostage simultané de deux navires et devrait stimuler le trafic des vracs liquides et secs, et la CLH (Compagnie logistique d’hydrocarbures) a lancé le projet d’augmentation de sa capacité de stockage de produits pétroliers (construction de huit réservoirs). À La Corogne, le nouveau port extérieur offre une infrastructure de grande dimension mais aucun investissement ne s’est concrétisé à ce jour.

La situation est en revanche nettement moins favorable pour le GNL. Un gros effort a été fait pour construire sept usines de regazéification (Barcelone, Bilbao, Carthagène, El Ferrol, Gijón, Huelva et Sagonte). Six unités seulement sont en fonctionnement, la Commission nationale de l’énergie (CNE) ayant bloqué la mise en service de celle de Gijón: elle estime que les unités en service seront suffisantes pendant la période 2012-2016 compte tenu de la crise économique. Le seul investissement en cours est la construction du troisième réservoir de stockage de Bahía de Bizkaia Gas (BBG) à Bilbao, qui devrait être achevé en 2014. La capacité sera alors de 450 000 m3.

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