Le lamanage lance un programme de renouvellement de sa flotte

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Suspendu, en raison des années noires dues à la crise économique et à la mise en place de la réforme dans les ports français, le plan d’investissement des lamaneurs est de nouveau à l’ordre du jour. Une aubaine pour le chantier naval Arpes de Port Saint-Louis du Rhône menacé de mettre la clé sous la porte.

« Nous avons légèrement avancé la commande d’un canot de 8 m afin de conserver ce chantier auquel nous confions toutes nos nouvelles constructions depuis 1999. Livrée en début d’année, cette unité représente un coût de 100 000 €. Fin 2014, nous prendrons livraison d’une troisième vedette de 10 m qui rejoindra Fos. Et, à partir de 2015, nous souhaitons renouveler chaque année un canot de 8 m. Afin de faciliter les manœuvres et de ne pas abîmer les coques, nos vedettes sont équipées de propulseurs d’étrave », explique Franck Rossi qui préside la coopérative de lamanage de Marseille-Fos depuis 2007.

Actuellement, la coopérative exploite 17 vedettes de 8 m réparties entre les deux bassins du port. Les deux unités de 10 m naviguent entre Fos et Port de Bouc. Elles permettent aux lamaneurs d’intervenir quelles que soient les conditions météo.

Ces investissements ne signifient pas pour autant une reprise de l’activité pour la coopérative qui, en 2012, enregistre 372 opérations de moins qu’en 2011 pour un total de 17 022 opérations d’amarrage et de largage réparties entre Fos (10 000) et Marseille (7 000). Et pour 2013, les perspectives ne sont guère réjouissantes. « À fin juillet, l’activité recule de 1,3 % comparé à la même période de l’année dernière », précise Franck Rossi qui note un fort recul de l’activité sur les terminaux pétroliers et gaziers.

Au rang des bonnes nouvelles, il note les travaux de remise en état de la forme 10, la montée en puissance de la croisière tant en nombre d’escales qu’en tonnage, les paquebots étant de plus en plus imposants. « Nous facturons en tenant compte de la longueur, de la largeur et du tirant d’eau du navire. L’accroissement de la taille compense la baisse du nombre d’escales. Désormais, la croisière représente 10 % des escales dans les bassins Est », explique le président de la coopérative. Un phénomène similaire dans les bassins Ouest avec des porte-conteneurs de plus en plus grands. Les 14 000 EVP ne sont pas rares, en revanche, l’escale d’un 16 000 EVP à Marseille reste un événement exceptionnel. La venue, le 4 juin, du CMA-CGM-Jules-Verne pour son baptême a nécessité la tenue de réunions afin d’élaborer un plan d’amarrage spécifique aux dimensions de ce géant des mers. Autre événement survenu le 14 août, l’escale inaugurale à Fos Cavaou d’un des plus gros méthaniers actuellement en service. L’Al-Mafyar mesure 345 m de long, 54 m de large pour une capacité de 266 000 m3 de GNL. Il se range dans la catégorie des Q Max.

Escales hors normes

Cette année a également été marquée par les escales en avril et août de deux porte-avions américains, les USS-Eisenhower et USS-Truman. Des escales toujours appréciées des lamaneurs compte tenu de leurs dimensions hors normes. « Pour le Truman, nous avons mobilisé 30 lamaneurs, quatre canots et deux 4X4 », explique Arnoux Mayoli. Le directeur de la coopérative de lamanage a dû cet été, en un temps record, trouver dans un port voisin des débordoirs composés de pontons pour que l’escale puisse avoir lieu. Face à de tels monstres, amarrer n’est pas une mince affaire. Lamaneur demeure l’un des rares métiers physiques sur les quais. Afin d’éviter les hernies discales, la coopérative prévoit de mettre en place d’ici la fin de cette année une formation « gestes et postures ». Ce stage succède à une formation sauveteur-secouriste et à une formation d’anglais en 2011 et 2012. « Parfois, les lamaneurs rencontrent des difficultés de communication avec le bord. L’anglais dispensé dans cette formation est spécifique aux lamaneurs », ajoute Arnoux Mayoli précisant que depuis, le niveau s’est nettement amélioré.

En 2013, les tarifs ont été revus à la hausse de 1,35 % pour les navires dont la longueur est supérieure à 100 m et d’une dizaine d’euros pour les moins de 100 m. « Depuis 1996, nos tarifs ont augmenté de 12 % et, sur la même période, l’inflation a fait un bond de 31 % », justifie Franck Rossi. Et de préciser que cette année, le lamanage a décidé de passer au vert en acquérant deux Kangoo électriques.

La coopérative, qui a pour siège social l’ancienne station de lamanage de la Joliette, compte 48 lamaneurs à Fos et Port de Bouc et 32 à Marseille. Le chiffre d’affaires s’établit en 2012 à 9,5 M€ et devrait rester stable cette année. Quant au résultat, il avoisine les 48 000 €.

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