La campagne 2012-2013 a été moyenne pour le terminal des Tellines par où transite la quasi-totalité des exportations céréalières. Le terminal céréalier de Marseille traite des entrées via le silo privé de la société Panzani, situé en limite extérieure du Port de Marseille-Fos. « Cela ne fera pas partie des grandes années », reconnaît Laurent Boyer, responsable administratif et logistique de la SEPT, société d’exploitation du port des Tellines. Avec 800 000 t de céréales enregistrées, il se trouve court par rapport à la capacité de 1,2 Mt de ses silos, mais il reste proche de la barre du million de tonnes visé par les opérateurs.
Approvisionner la Méditerranée
Provenant de Franche-Comté, de Bourgogne et de Rhône-Alpes, le blé (400 000 t), l’orge (243 000 t) et le maïs (151 000 t) trouvent ici « leur débouché naturel ». Le bassin méditerranéen est, en effet, la zone de chalandise par excellence des Tellines où les exportateurs font escaler leurs navires affrétés. À eux seuls, l’Italie (268 000 t) et l’Espagne (130 000 t) captent la moitié du tonnage. Le Maghreb, le quart des destinations avec l’Algérie (142 000 t), la Tunisie (41 370 t) et le Maroc (13 200 t). L’autre quart se répartit en Méditerranée orientale avec la Grèce (66 000 t), la Turquie (34 700 t), Chypre (24 000 t), Malte (10 000 t), Israël (6 600 t) et l’Égypte (6 000 t). L’Albanie, avec 13 000 t, se révèle un client intéressant.
En un peu plus de 15 ans (en 1997 Port Saint-Louis connaissait ses premières installations avec un silo à plat de 20 000 t réalisé sous la poussée d’Aproport), Port Tellines est devenu un site qui a levé en quadruplant le volume de son trafic. Certes, lors de la dernière campagne, il n’a pas réédité sa première et exceptionnelle exportation réalisée en 2010-2011 vers la Chine: 160 000 t d’orge de brasserie chargées sur quatre navires. Mais sa position, au cœur du grand bassin portuaire de Fos et à l’aplomb du canal du Rhône, lui permet de répondre à toutes les opportunités. L’an dernier, avec l’axe Saône-Rhône le fleuve a apporté 553 000 t. Le fer (237 t) et la route (10 000 t) ont achevé de dessiner le cercle parfaitement vertueux de l’acheminement des céréales.
La quantité mais aussi la diversité
En 2014, le silo en béton à fond plat avec vidange gravitaire construit en 2009 devrait voir sa capacité doubler. Une seconde tranche de huit cellules béton représentant une capacité supplémentaire de 30 000 t sera construite et affinera la stratégie du terminal. L’investissement privilégie moins la quantité que la diversité des produits. « Nous pourrons ainsi stocker plusieurs familles d’orge ou de blé », commente Laurent Boyer. Ce qui n’empêche pas les responsables de la SEPT de maintenir leur visée du million et demi de tonnes de céréales à court terme. Un objectif que Carfos (Sea Invest), qui contrôle désormais à 100 % l’outillage et la manutention du terminal depuis la réforme portuaire, est prêt à relever.
Les installations du site de Port Tellines
• Bassin de 6 m de tirant d’eau
• Poste déchargement barges (grues E-Crane et Potain, portique, bandes transporteuses): 2 000 t unitaires par convoi de 4 000 t
• Capacité de déchargement: 500 t/h